A la tête du réseau depuis juin dernier, Laurent Abitbol dresse un bilan plus que flatteur de ses huit premiers mois à la présidence de Selectour.
Laurent Abitbol ne fait pas dans la demi-mesure. Une semaine après s’être séparé de son directeur général, Laurent Maucort, pour des problèmes d’égo, le président de Selectour a tenu à rappeler à la presse tout le parcours réalisé depuis son élection en juin dernier.
"J’ai tenu toutes mes promesses", affirme-t-il. "Tout ce qui était dans mon programme, je l'ai fait", citant au passage les six chantiers mis en place depuis huit mois : le changement de marque, la rénovation des agences, l’assainissement des comptes, l’apaisement des relations au sein du conseil d'administration, la renégociation des accords avec les fournisseurs, et dernier chantier en date, la mise en place d’une mesure d’aide financière pour permettre à une sélection d’agences de répondre aux nouveaux critères Iata. "Quand je suis arrivé, c’était panique à bord. Les TO détestaient Selectour et les compagnies aériennes s’étaient éloignées. Aujourd’hui, tout va bien", estime-t-il.
Des adhérents actionnaires
Et il ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. "Je réfléchis à un nouveau modèle économique pour laisser une trace dans ce métier", indique Laurent Abitbol. "Il n’est pas encore prêt mais ce qui est sûr, c’est qu'il n’est pas normal que ce métier rapporte si peu. Il y a un vrai problème de tarifs et le modèle de vente doit changer".
Prenant exemple sur Havas Voyages, dont il est propriétaire et peut donc "faire tout ce qu'il veut", il aimerait faire évoluer le statut de Selectour Entreprise, qui est aujourd’hui une SAS, vers un modèle plus intégré. "Je veux que les adhérents soient actionnaires de leur entreprise", avance-t-il. "Pendant trois mois, je vais faire le tour de France des agences pour les éduquer aux changements. Prise une par une, elles sont plus faciles à convaincre. Je crois que je leur fais peur car je n’ai aucun filtre et que je m’autorise tout", affirme sans détour Laurent Abitbol.
En parallèle, il cherche toujours un troisième candidat au GIE Selectour-Havas Voyages. "Manor, ça serait super. Je vais les rencontrer pendant le Ditex. Je pense qu'ils ne seront pas contre", croit savoir Laurent Abitbol. Cela serait aussi un bon moyen pour Selectour de donner un coup d'accélérateur à ses ventes affaires, en baisse de 4% en 2016, alors que le tourisme a fait guère mieux avec un volume d'affaires en retrait de 3,5%.
La reprise semble néanmoins s'amorcer. "Depuis novembre, les ventes tourisme affichent une progression de 6% et le ventes business de 3%. Et cela va encore monter en puissance", confie le président de Selectour.
C.P.