Personnel au sol et contrôleurs aériens peuvent perturber les vols à Air France mais aussi dans toute l’Europe.
Difficile d’être exhaustif sur les mouvements de grève attendus la semaine prochaine et plus particulièrement mardi 7 mars, les organisations professionnelles ne se sont pas concertées et affichent souvent des préoccupations assez différentes. Certains syndicats très minoritaires profitent du contexte pour appeler à l’arrêt de travail et surtout rappeler qu’ils existent.
Ainsi, à Air France, seul le syndicat de pilotes Alter a déposé un préavis de grève. Compte-tenu de sa représentativité de 8% aux dernières élections contre 65% pour le SNPL et 20% pour le SPAF, cela ne devrait pas avoir de conséquence dans les cockpits. Les pilotes sont plus intéressés par la réunion avec la direction prévue lundi sur le devenir ou non de Boost, la filiale à coûts réduits en gestation. L’heure n’est pas non plus à fustiger les salaires et les augmentations des membres du Comex d’Air France, certains commandants de bord étant mieux payés qu’eux…
Côté personnel de cabine, rien ne doit bouger pour le 7 mars même si certains syndicats pourraient participer à une manifestation de solidarité devant le siège d’Air France. En revanche, deux syndicats représentant près de la moitié des hôtesses et stewards (PNC) d'Air France ont appelé à trois jours de grève du 18 au 20 mars. A suivre.
Outre le SNPNC-FO et l'Unsa PNC (46% des voix des navigants), trois autres syndicats non représentatifs ont déposé des préavis de grève d'une durée d'un mois. La direction d'Air France a transmis aux PNC un projet d'accord collectif pour réorganiser le travail et les carrières, ouvert à signature jusqu'au 15 mars. Cette intersyndicale qui comprend tous les syndicats hormis l'Unac, à savoir le SNPNC, l'Unsa et les six organisations non représentatives, s’affirme hostile au projet d'accord comme au projet de nouvelle compagnie à coûts réduits.
Pour faire voler un avion, il faut des pilotes et des hôtesses et des stewards pour assurer la sécurité des passagers mais aussi du personnel au sol. Celui-ci assure l’enregistrement et l’embarquement, la mise à bord des bagages, supervise la mise en route des moteurs et le départ de l’avion... Les syndicats représentatifs FO, CGT, UNSA et non représentatifs Sud et CFTC ont déposé des préavis pour le 7 mars. Des organisations représentatives importantes comme la CFDT (20%) et CFE-CGC (18%) ne se sont pas associés à ces mouvements de grève.
Aussi, l’impact réel ne pourra être apprécié que dimanche à la fin du délai de 48 heures de la loi Diard. Les évaluations actuelles font état de retards possibles et non pas d’annulations. Et ce qui est vrai à Roissy-CDG ne l’est pas à Orly, encore moins à Marseille où les représentativités des organisations professionnelles sont différentes.
Côté contrôle aérien, il est susceptible d’être perturbé par un mouvement de la fonction publique le 7 mars. Mais, en plus, dans les différents centres de contrôle aérien, le syndicat UNSA ICNA (non majoritaire) a déposé des préavis. Ils courent du 6 au 10 mars inclus pour les centres de Brest et de Bordeaux (Ouest et Sud-Ouest) puis du 7 au 9 mars inclus sur celui d'Aix-en-Provence (grand Sud-Est). Organisation du travail et de planning sont les raisons de ces mouvements. Le dialogue se poursuit mais d'ores et déjà la DGAC prépare les ordres de réquisition pour assurer le service minimum, cette activité n’étant pas couverte par la loi Diard. Eurocontrol a mis en garde les aéroports et les compagnies sur les risques de perturbations car ces régions aériennes, outre l’activité depuis leurs aéroports, doivent gérer un important trafic de transit vers les pays méditerranéens et transatlantique.
Thierry Vigoureux