Menu
S'identifier
Institutions

Attentat de Sousse : les familles des victimes vont poursuivre TUI en justice


Publié le : 01.03.2017 I Dernière Mise à jour : 01.03.2017
Image
Les familles des victimes souhaitaient que le juge reconnaisse la négligence du tour-opérateur et des propriétaires de l’hôtel. I Crédit photo ©Adobe Stock

Alors qu'un juge vient de rejeter la qualification de négligence du TO, les proches de plusieurs victimes de l’attaque entament une nouvelle procédure judiciaire.  

Après six semaines d’auditions à la Cour royale de justice de Londres, le juge Nicholas Loraine-Smith a rejeté dans son verdict du 28 février 2017 la qualification de négligence contre le voyagiste Thomson, filiale de TUI Group, et l’hôtel visé par l’attentat terroriste, qui a au lieu à Sousse le 26 juin 2015 et causé la mort de 38 personnes, dont 30 Britanniques. Suite à cette décision, une avocate représentant de nombreuses familles de victimes a annoncé la poursuite du processus judiciaire.

Pour Kylie Hutchison, qui représente 22 familles de victimes, il est crucial pour l’industrie du voyage d’apprendre les leçons de l’attentat de Sousse : "Au nom de nos clients qui ont perdu des membres de leurs familles et ceux qui souffrent de blessures suite à ce terrible incident, nous nous apprêtons à entamer des procédures judiciaires contre TUI", rapporte la BBC. Les trente Britanniques tués lors de l'attaque avaient réservé leurs vacances par le biais du voyagiste Thomson.

Rassurer le client, une négligence ?

Les familles souhaitaient que le juge reconnaisse que la négligence du tour-opérateur et des propriétaires de l’hôtel figure parmi les facteurs ayant conduit à la mort de leurs proches. Le magistrat a cependant affirmé que la loi portant sur la négligence ne concernait pas les touristes choisissant de partir en vacances de leur plein gré.

Le voyagiste est accusé par les familles des victimes de ne pas avoir suffisamment alerté ses clients quant aux potentiels dangers posés par un séjour en Tunisie. D’après le juge, les vacanciers avaient ainsi été "rassurés" quant à la sécurité de la destination avant d’effectuer leur réservation. Une femme citée au cours de l’audition affirme avoir évoqué l’attaque du Bardo de mars 2015 avec un agent de voyage, avant de se voir rétorquer qu’un tel événement était un "one-off" [événement exceptionnel, NDLR] et que le resort était "sûr à 100%".

D’après le compte-rendu des auditions rapporté par The Guardian, le groupe TUI avait également fait circuler un document visant à rassurer de potentiels clients vers la Tunisie, demandant aux agents de ne pas signaler les changements survenus dans les recommandations du Foreign Office – sans conseiller d’éviter de voyager dans le pays, ce dernier signalait à présent l’importance du risque terroriste - et de dépeindre comme "business as usual" la situation dans les stations balnéaires.

Le voyagiste, également accusé par les familles de victimes de ne pas avoir mené de contrôles à l’hôtel où résidaient ses clients, avait rétorqué que "la sécurité dans les hôtels ne relevait pas de sa responsabilité." Le groupe avait affirmé qu’il était "totalement inexact" de l’accuser de négligence, pointant des preuves insuffisantes.

Une occasion de repenser le conseil aux voyageurs

Le directeur de TUI pour le Royaume-Uni et l’Irlande, Nick Longman, s’est exprimé à la suite du verdict. Il a affirmé dans un premier temps être "profondément désolé pour la douleur et la perte endurées par tous ceux qui ont été touchés", et rappelé que le groupe "avait joué un rôle complet et actif tout au long de l’enquête".

"Nous avons désormais entendu les conclusions et les commentaires du juge quant aux dispositions relatives à la sécurité et à la visibilité dans le domaine du conseil aux voyageurs. Ce sont des questions complexes, et nous avons pris des mesures pour mieux sensibiliser aux recommandations et campagnes du Foreign and Commonwealth Office [l’équivalent du Ministère des Affaires étrangères, NDLR]".

"Avec l’ensemble de l’industrie du voyage et à la lumière de ces remarques, nous devons prendre le temps de réfléchir plus longuement à ces questions. Le monde a changé ce jour là. Notre secteur s’est adapté et continuera à le faire. Cet incident terroriste a touché chacun d’entre nous, et son impact nous marquera à jamais", a conclu Nick Longman.

La sécurité du resort pointée du doigt

Le juge Nicholas Loraine-Smith s’est, par ailleurs, montré critique envers les forces de sécurité locales, estimant que la réponse de la police tunisienne était "au mieux chaotique, au pire lâche". Le tireur de Sousse avait été neutralisé près d’une heure après avoir fait ses premières victimes, alors que les officiers de sécurité avaient dans un premier temps évité le site afin de "récupérer plus d’armes".

Les autorités tunisiennes viennent par ailleurs d’arrêter quatorze personnes à la suite du verdict. Six gardes de sécurité des hôtels sont notamment accusés de ne pas avoir fait le nécessaire pour porter assistance aux touristes.

D’après l’ambassadeur tunisien au Royaume-Uni, Nabil Ammar, le pays n’était pas préparé pour une telle attaque et "il est injuste de tenir la police pour responsable", a-t-il exprimé sur la BBC. Le diplomate a également jugé que la sécurité avait été améliorée dans le pays et ses régions touristiques, appelant à montrer envers la Tunisie la même solidarité qu’avec d’autres pays frappés par de telles attaques.

Pour rappel, la tragédie du 26 juin 2015 était l’attaque la plus mortelle contre des citoyens britanniques depuis les attentats de Londres du 7 juillet 2005.

S.T.

Div qui contient le message d'alerte

Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire

Mot de passe oublié

Déjà abonné ? Créez vos identifiants

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ? Remplissez les informations et un courriel vous sera envoyé.

Div qui contient le message d'alerte

Envoyer l'article par mail

Mauvais format Mauvais format

captcha
Recopiez ci-dessous le texte apparaissant dans l'image
Mauvais format

Div qui contient le message d'alerte

Contacter la rédaction

Mauvais format Texte obligatoire

Nombre de caractères restant à saisir :

captcha
Recopiez ci-dessous le texte apparaissant dans l'image
Mauvais format