Malgré les attentats de l'an dernier, le trafic et les résultats financiers de l’exploitant des aéroports franciliens sont en croissance.
Avec une hausse de 1,8% du trafic et 97,2 millions de passagers, Paris Aéroport fait mieux que ses homologues de Francfort ou de Londres, mais moins bien que Madrid ou Amsterdam, qui ont bénéficié du report des touristes. L’impact des attentats en France et en Europe est inégal. "Les éléments favorables et les éléments défavorables se compensent", soulignent les dirigeants du gestionnaire des aéroports parisiens, réunis ce matin autour du PDG, Augustin de Romanet.
Le chiffre d’affaires augmente très peu, de 0,4%, à 2,947 milliards d'euros, la croissance des compagnies low cost ayant compensé la baisse du trafic international. Le résultat net part du groupe s'est amélioré de 1,2%, à 435 millions d'euros. Le recul de la fréquentation touristique internationale, notamment asiatique, s'est traduit par une baisse des achats dans les boutiques.
Le chiffre d'affaires par passager a baissé, passant de 19,7€ par passager en 2015 à 18,2€ en 2016. Cette diminution est due à l’absence des clientèles chinoise et japonaise, mais aussi par la présence de passagers à pouvoir d’achat moindre attirés par les promotions des tarifs des compagnies aériennes depuis l’été dernier. Si un passager de l'espace Schengen dépense 7 à 8€, les Japonais dépensent 100€ et les Chinois jusqu’à 300€ en moyenne.
Depuis décembre, le trafic repart en forte hausse de 7,2%, dont 5,2% à l’international. En particulier, les passagers japonais reviennent plus vite qu’attendu. Les flux liés au Nouvel An chinois sont importants. Le chiffre d’affaires des boutiques s’en ressent.
Paris Aéroport espère séduire d'autres compagnies
A ce jour, pas de nouvelle compagnie aérienne annoncée à Roissy-CDG ou à Orly pour cet été mais l’offre de sièges sera en hausse de 3,5%, grâce à des fréquences supplémentaires ou à des avions de plus grande capacité. Paris Aéroport, dont 19,7% du trafic est assuré par des low-cost, propose une grille tarifaire adaptée (qui s’adresse aussi aux autres compagnies).
Ainsi, le tarif de stationnement est réduit de 50% quand la durée de l’escale ne dépasse pas 45 minutes. Le stationnement la nuit est gratuit, ce qui incite les compagnies à baser avions et équipages. Les passagers, eux, bénéficient alors de vols avec un départ tôt le matin et un retour tard le soir. Enfin, Paris Aéroport favorise l’embarquement simultané des passagers par les portes avant et arrière de l’avion, ce qui réduit le temps d’escale. Des escaliers plus larges sont en cours d’installation.
Paris Aéroport espère ainsi séduire des compagnies, comme Ryanair, qui montre un intérêt croissant pour Roissy. Chaque année, la compagnie demande des créneaux. Ceux qui sont proposés ne sont pas à la hauteur de ses espérances, c’est-à-dire aux heures de pointe. Ryanair propose aussi un forfait de redevances trop bas pour Paris Aéroport qui se refuse à subventionner les low-cost comme c’est le cas dans nombre d’aéroports régionaux en Europe.
Thierry Vigoureux