C'est un petit soulagement pour la direction d'Air France. Mais le syndicat des pilotes doit encore confirmer la décision de lancer cette compagnie à bas coûts.
Consultés par référendum, les pilotes d’Air France ont dit oui au principe d'une nouvelle compagnie à coûts réduits. La victoire du "oui" à 58,1%, avec un taux de participation de près de 74%, est certes modeste. Mais la réponse aurait pu être non, si on en croit le libellé de la question : "Approuvez-vous l’externalisation d’une partie de l’activité et de la flotte long et moyen-courrier d’Air France, dans une nouvelle structure ?"
Chez Boost, le coût d'un pilote doit être inférieur de 15% à celui d’Air France. Mais cet effort concernant seulement 18 avions sera réparti entre les 4 000 pilotes de la compagnie nationale, ce qui le ramènerait individuellement à 1,5%. Ce projet d’accord, que le bureau du SNPL juge "non abouti", va être soumis demain au conseil du Syndicat National des Pilotes de Ligne (SNPL).
30% des destinations long-courriers sont déficitaires
Boost ne sera pas une compagnie low cost mais un transporteur à coûts réduits, qui doit permettre au groupe Air France de regagner des parts de marché. Autrement dit, cette nouvelle filiale pourrait mettre en ligne les A340 actuels d'Air France, puis des A350 à livrer à partir de 2019.
Avec ce produit assez proche du service actuel, il s’agit de rouvrir des destinations comme Brasilia ou Kuala Lumpur, puis d’en ouvrir d’autres.
Le PDG du groupe Air France-KLM Jean-Marc Janaillac a rappelé récemment que 30% des destinations long-courriers sont déficitaires. Dès cet automne, huit moyen-courriers A320 doivent alimenter depuis l’Europe le hub de Roissy-CDG aux couleurs de Boost (ou du nom qui sera choisi). Si aucune indication n’a été donnée sur la gamme tarifaire, les billets seront proposés à des prix attractifs.
Thierry Vigoureux