Le nombre de visiteurs étrangers a progressé de +9% l’an dernier. Des deux côtés de la frontière, les professionnels redoutent cependant les effets de la présidence Trump sur l'activité touristique.
D’après le ministère du Tourisme, près de 35 millions d’arrivées internationales ont été enregistrées au Mexique en 2016, consolidant la position du pays comme le second marché touristique des Amériques après les États-Unis.
Les entrées de devise ont progressé encore plus rapidement que la fréquentation, avec une hausse de +10,4% pour atteindre 19,5 milliards de dollars de recettes.
Le pays est particulièrement dépendant des flux touristiques en provenance de son voisin du nord, puisque ces derniers représentent presque la moitié des arrivées enregistrées.
D’après le gouvernement mexicain, "le tourisme frontalier a connu une hausse de 5,4%, passant de 13,8 millions de touristes de janvier à décembre 2015 à 14,5 millions sur la même période en 2016."
Annulations en hausse chez les voyagistes américains
Malgré ces performances "historiques", la conjoncture actuelle se révèle peu encourageante pour les autorités mexicaines du tourisme. L’hostilité de la nouvelle administration américaine, incarnée par la promesse faite par Donald Trump de construire un mur à la frontière, suscite en effet une inquiétude grandissante chez les professionnels comme chez les visiteurs potentiels.
D’après une enquête menée auprès de 166 agences de voyage américaines par Travel Weekly en partenariat avec MAST Travel Network, 8% des professionnels indiquent qu'un ou plusieurs de leurs clients ont préféré annuler leur voyage au Mexique ou choisir une autre destination suite à l’installation de Trump à la Maison Blanche.
L’enquête publiée le 14 février dernier précise également que 52% des agents de voyage interrogés affirment que certains clients ont spécifiquement précisé ne pas souhaiter voyager au Mexique.
Si le pays peut donc se satisfaire de la très forte croissance observée en 2016, les nuages s'accumulent à l’horizon de l’exercice actuel. L’attitude hostile du nouveau président américain à l’égard du gouvernement et du peuple mexicains pourrait bien nuire également au secteur du tourisme en élevant, déjà, certains murs dans les consciences.
S.T.