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Témoignage d'un globe-trotter : "Il y a une véritable osmose entre l’agent de voyage et l’explorateur"


Publié le : 15.02.2017 I Dernière Mise à jour : 02.01.2018
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Il aura fallu à Philippe Melul pas moins d’une quinzaine de passeports pour remplir son objectif : parcourir les cinq continents pour visiter tous les pays du monde. I Crédit photo © Philippe Melul

Ancien dirigeant d’une agence de voyage âgé de 51 ans, Philippe Melul vient d’achever sa découverte des 197 pays de la planète débutée il y a désormais trente ans.

Auteur du nouveau livre "Profession globe-trotter", Philippe Melul vient de réaliser le rêve de tous les passionnés de voyage. Il lui aura fallu pas moins d’une quinzaine de passeports avant d’accomplir son objectif : parcourir les cinq continents pour visiter tous les pays du monde.

Vous rentrez du Suriname, dernier pays qui restait sur votre liste pour finaliser cette visite des 197 pays du monde.

Oui, je l’avais gardé pour la fin, afin de boucler la boucle. C’est un pays étrange, que les gens ne connaissent pas vraiment. On y parle surtout le Hollandais. Paramaribo est une jolie capitale, avec des maisons coloniales de bois blanc. C’est un pays qui reste assez sûr : idéal pour du trekking dans la jungle, la visite de plantations. C’est en tout cas un séjour qui surprend, avec notamment une véritable mosaïque d’ethnicités et de cultures.

D’après votre double expérience d’agent de voyage et d’explorateur, quel pays semble le moins propice au tourisme ?

Peut-être tout simplement l’Arabie Saoudite, puisqu’il est impossible d’y entrer pour des raisons touristiques – sauf dans le cas spécifique du tourisme religieux. Il y a également des pays interdits au tourisme, comme l’Afghanistan, l’Irak ou la Somalie. Les visiteurs y sont des cibles, encore aujourd’hui, j’essaie donc de m’y faire discret. D’autres pays connaissent de véritables problèmes de sécurité, comme le Tchad ou le Niger. Cela n’a rien à voir avec les destinations récemment désertées par les touristes, comme la Tunisie, la Turquie ou l’Egypte. Aujourd’hui, le risque terroriste est finalement présent partout, en Europe également. Eviter ces pays n’a guère de sens, c’est pourquoi je recommande aux voyageurs de continuer à y aller.

Le sentiment d’insécurité ou la réputation se mêlent parfois aux préjugés.

Certains pays ont longtemps eu mauvaise presse ; c’est par exemple le cas de l’Iran, où je suis allé il y a deux ans. C’est pourtant un pays magnifique sur le plan du patrimoine, très sûr, très accueillant. En règle générale, les changements et réformes politiques incitent au développement touristique : on peut penser à la Birmanie après la libération d’Aung San Suu Kyi, à Cuba avec le rapprochement initié sous l’administration Obama, etc.

Si vous deviez faire un Top 3 de vos destinations favorites, quel serait-il ?

Je dirais tout d’abord la Nouvelle-Zélande, un pays où il y a tout : la nature omniprésente, des paysages à couper le souffle, des geysers, des lacs, des forêts… C’est également une destination très sportive, avec des possibilités infinies pour les amateurs de trekking et de sports extrêmes. Ensuite l’Argentine, un très beau pays où j’ai vécu. Le sens de l’accueil des Argentins est exceptionnel. Enfin le Yémen, pays que j’ai adoré lors de ma visite il y a deux ans – la situation n’était alors pas aussi instable qu’aujourd’hui. On peut y observer des paysages somptueux, de vieux villages médiévaux, des populations qui ont réussi à conserver leurs traditions.

Au contraire, quelles destinations vous ont le moins convaincu…

Je citerais la Guinée-Conakry, notamment en raison de problèmes de propreté et d’hygiène, ou encore la Biélorussie, pays qui manque de points d’intérêts incontournables en comparaison de ses voisins européens. L’île de Nauru, dans le Pacifique, a également peu d’arguments à faire valoir d’un point de vue touristique : l’île a longtemps vécu du phosphate qui n’est plus compétitif aujourd’hui, ce qui a fortement dégradé le paysage. C’est une île sans plage, qui héberge par ailleurs un centre de détention d’immigrés clandestins pour le compte de l’Australie…

On ne visite pas 197 pays sans parler plusieurs langues, n’est-ce pas ?

Je parle le Français bien sûr, l’Espagnol et l’Anglais couramment, et j’ai de bonnes connaissances en Allemand.

Dans quel pays le défi linguistique était le plus relevé ?

Je dirais en Chine. C’est parfois extrêmement difficile, les gens ne parlent pas avec les mêmes gestes, ne comptent pas sur les mains de la même manière. Il y a un véritable décalage culturel. Les échanges peuvent également être complexes au Japon, mais le pays reste un peu plus occidentalisé.

Votre expérience en tant qu’agent de voyage et tour opérateur a-t-elle été essentielle pour réaliser vos périples ?

Il y a une véritable osmose entre l’agent de voyage et l’explorateur. Le fait de connaître le secteur donne une dimension professionnelle toujours fort utile, par exemple au niveau des acheminements aériens, notamment en Afrique ou dans le Pacifique.

Avez-vous des anecdotes à ce sujet ?

J’étais à Kuala Lumpur en Malaisie en 2014 dans une agence de voyages, et je demandais des billets compliqués vers le Timor, la Papouasie et les îles Salomon. La commerciale n’était pas à l’aise et s’est aperçue que je connaissais les codes IATA et les compagnies mieux qu’elle. Je lui ai expliqué que j’étais aussi agent de voyages. Et en quelques minutes, je me retrouvais derrière le comptoir à pianoter sur son ordi et à rechercher mes vols sur Sabre, sous l’œil éberlué de ses collègues…

Le métier d’agent de voyage vous manque-t-il ?

Oui, cela me manque. J’ai d’ailleurs l’intention de me relancer dans le tourisme, et j’envisage de relancer une activité TO. Cela pourrait par exemple concerner du voyage à la carte, pour les destinations lointaines. J’ai également une vision de l’agence réceptive, puisque j’ai eu longtemps une société en Argentine.

Qu’est-ce que ces périples vous ont apporté d’un point de vue professionnel ?

Une véritable connaissance des destinations, tout simplement. C’est une expérience de vécu, qui permet aussi de comparer différentes façons de voyager : en groupe, en louant une voiture, etc. Je peux désormais conseiller plus d’idées de séjours, avec des approches variées, car je l’ai fait moi-même.

Vous avez pu tester directement un échantillon incomparable de produits touristiques.

C’est assez intéressant du point de vue de l’hébergement, puisqu’il m’est arrivé d’expérimenter toutes sortes d’options : guesthouses, logement chez l’habitant, offres insolites… la clientèle française est d’ailleurs assez friande de séjours originaux. J’ai également pu tester une grande partie des compagnies aériennes existantes, avec par exemple des lignes low-cost peu connues en Asie ou dans le Pacifique.

C’est aussi une manière de suivre les dernières modes du secteur du voyage ?

Oui, on peut ainsi être à la page concernant les tendances du tourisme et les besoins actuels de la clientèle. De plus en plus de voyageurs sont tentés par le tourisme d’aventure, les séjours écologiques. Une autre tendance en vogue consiste à participer aux activités de la communauté, par exemple dans un village de montagne isolé.

Parlez-nous de votre dernier livre, "Profession Globe-trotter".

C’est une sorte d’autobiographie d’un voyageur sur 30 ans, centrée autour de ma passion pour les voyages. J’y explique mes motivations, la manière dont j’ai organisé ma vie. Il contient également des parties thématiques (sécurité, formalités, santé), quelques conseils pratiques, des histoires de rencontres, et beaucoup d’anecdotes… j’essaie de raconter tout cela avec une certaine dose d’humour !

Vous avez réussi à condenser tous vos voyages en un livre ?

Les carnets de voyage de ce dernier livre concernent une trentaine de pays. J’ai particulièrement insisté sur les destinations de l’Afrique et du Moyen-Orient (Afghanistan, Centrafrique, Iran, Somalie, etc.), qui comptent parmi les derniers pays où je suis allé. Il vaut toujours mieux parler des voyages entrepris récemment – les souvenirs sont en général plus nets !

Quels objectifs vous restent-t-il encore à accomplir ?

J’aimerais me tourner vers des régions non-explorées de certains pays. A moyen terme, je souhaiterais aller dans le nord du Brésil, près de Fortaleza, dans le parc de Jericoacoara. Je veux également visiter les Moluques, un archipel indonésien, ou encore les îles Lofoten, au nord de la Norvège. Il me reste également à découvrir les régions polaires, pourquoi pas depuis le nord du Canada ?

S.T.

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