Depuis une semaine, le vent d’Autan rend les atterrissages parfois impossibles sur les pistes de la Ville Rose.
A plusieurs reprises ces derniers jours, les atterrissages ont été rendus délicats à Toulouse par le vent d’Autan qui souffle en rafales jusqu’à 50 nœuds (environ 90 km/h). Cette situation, qui se prolonge aujourd’hui, a provoqué plusieurs remises de gaz suivies de déroutements pour les vols Air France et surtout easyJet.
Ces manœuvres sont des procédures de sécurité, considérées comme "de bonnes décisions" et régulièrement répétées en simulateur. En aucun cas, il n’y a eu "risque de crash", "atterrissage raté" ou "proximité d’un accident", comme on a pu le lire ici et là.
Alors que l’avion, moteurs au ralenti, est en descente, le pilote cabre l’appareil, même s’il a touché la piste, et demande la pleine puissance aux réacteurs. Le mouvement de la cabine, le bruit des moteurs peuvent surprendre.
Le déroutement "choisi" par le commandant de bord
Une remise de gaz peut être décidée à la demande du contrôle aérien ou par le pilote au vu de la proximité d’un autre avion, de la présence d’un véhicule sur la piste ou si les conditions d’un atterrissage en toute sécurité ne sont pas réunies. Ainsi, dans le cas de Toulouse, les rafales peuvent provoquer une sortie de piste.
Un deuxième atterrissage est généralement tenté avant d’opter pour le déroutement. C’est le commandant de bord – et non pas la compagnie – qui choisit la destination au vu des conditions météorologiques locales et du carburant dont il dispose. Ainsi les 5 et 12 février, les avions d’easyJet s’étaient retrouvés à Montpellier mais ce matin un autre vol de la low-cost s’est dérouté vers Lyon, les vents étant forts sur les aéroports du Sud. Air France a choisi Bordeaux hier.
Mauvaise gestion commerciale d'easyJet
Pour easyJet, cette série de déroutements avait mal commencé. Dimanche 5 février, si la sécurité des vols a été exemplaire, il n’en est pas de même de la gestion commerciale, pilotée depuis le centre des opérations aériennes d’easyJet à Londres-Luton. Les passagers sont restés à Montpellier une heure à bord de l’avion sans pouvoir débarquer, ni recevoir la moindre collation.
Puis, quand le débarquement a été autorisé par la compagnie, les passagers ont dû se débrouiller eux-mêmes pour regagner Toulouse faute de navette routière prévue. Ils seront remboursés mais quand ? Il est probable que cette attente a été imposée dans la perspective d’une évolution de la météo à Toulouse, auquel cas l’Airbus d’easyJet aurait été exonéré de redevances d’atterrissage à Montpellier ainsi que des autres frais.
Notons qu’easyJet a redressé la barre lors des déroutements du week-end dernier puisque cette fois-ci, les passagers ont été acheminés aux frais de la compagnie et ont reçu une collation. Enfin, précisons que les retards dus à la météorologie sont des cas de force majeure, donc non indemnisables, mais l’imprévoyance de la compagnie, elle, peut donner lieu à dédommagement.
Thierry Vigoureux