Les voyagistes ont poursuivi leur redéploiement sur des destinations d’Europe du Sud mais n’ont pu répondre à l’ensemble des demandes en haute saison.
Lors de son séminaire de Deauville, le Seto a dévoilé ce matin les résultats de l’activité pour l’exercice 2015-2016. Cette période allant du 1er novembre 2015 au 31 octobre 2016 a ainsi été marquée par une nouvelle baisse globale de l’activité de 10% avec 5,4 millions de clients dont 3,75 millions en voyages à forfait (-4%).
Le chiffre d’affaires généré par ces derniers a reculé de 2% (à 3,86 milliards d’euros) malgré une hausse de 2% de la recette unitaire moyenne, s’établissant à 1 030 euros. Le chiffre d’affaires global avec les vols secs a lui baissé de 6%, à 4,32 milliards d’euros.
"L’année aurait pu afficher un résultat positif mais les voyagistes ont manqué de capacités au mois d’août", résume René-Marc Chikli, le président du Seto. Ainsi, si le nombre de clients a progressé de 10% en juillet dernier comparé à 2015, il a baissé de 11% en août.
La majorité des clients (2,26 millions de pax, -6%) sont partis en moyen-courrier pour un chiffre d’affaires de 1,82 milliard d’euros et une recette unitaire stable de 808 €. Les destinations les plus recherchées ont été les Canaries avec 335 000 clients (+10%), la Grèce pour ses îles (282 000 clients) comme pour son continent (250 000 soit +16%) et l’Espagne à nouveau pour la péninsule (250 000) et les Baléares (176 000). Le Portugal (+27%) et la Sardaigne (+20,5%) ont également réalisé une bonne percée, sans parler du boom de l’Iran (+144%) sur des volumes encore faibles en raison du manque de capacités sur la destination.
La Tunisie absente du Top 10 sur l’exercice
La Tunisie avec un recul de 71% de voyageurs à forfait ne figure plus dans le Top 10 à la différence du Maroc même touché par une baisse de 27% du nombre de clients à forfait (154 000). La Turquie plonge de 73% et l’Egypte de 54%.
En raison des attentats et du contexte géopolitique, la désaffection pour ces destination du Maghreb et du Moyen-Orient s’est donc poursuivie profitant aux destinations d’Europe du sud et leurs îles. Ce basculement a entrainé des tensions sur les capacités en haute saison compte tenu de la concurrence entre les voyagistes français mais aussi avec les TO européens.
Ce manque de disponibilités "n’a pas permis de profiter de la potentialité des ventes" sur la haute saison et expliquerait la baisse de 2% de CA selon le Seto. "Il existe un contraste fort d’un TO à l’autre selon leur historique et leur engagement sur les destinations recherchées", souligne René-Marc Chikli.
L'Espagne proche de la saturation
Les destinations long-courriers ont-elles mieux résisté avec 722 500 clients (-1,3%) pour un chiffre d’affaires de 1,62 milliard d’euros fort d’un panier moyen en hausse de près de 4%, à 2 254 €. Les plus belles progressions sont réalisées par le Japon (+34%), l’Indonésie et la Nouvelle-Zélande (+29%), la Thaïlande (+23,6%), Cuba (+22%), le Cap Vert et le Vietnam (+14%).
A l’inverse, les Antilles (-20%) et la République dominicaine (-11%) ont souffert de la peur de Zica et les USA (-16%) de la remontée du cours du dollar face à l’euro. La Chine (-32%) est impactée par son image négative.
Enfin, l’activité est resté également à l’étale sur la France avec 765 420 clients mais avec un chiffre d’affaires en hausse de 1,4%, avec 405 M€, grâce à une recette unitaire en hausse dans les même proportion, à 529 €.
L’Hexagone demeure ainsi la première destination vendue par les TO juste devant l’Espagne dans sa globalité avec l’Espagne avec 761 800 clients (+3%) et la Grèce qui dépasse le cap des 450 000 clients en raison d’une belle progression de 8% du nombre de voyageurs à forfait.
"Compte tenu des reports, l’Espagne fait face à une situation de saturation, les hôteliers en profitant pour augmenter les prix", a regretté Pascal de Izaguirre, le grand patron de TUI France. Tout le challenge des TO va désormais être de pouvoir disposer à l’avenir de capacités suffisantes et plus particulièrement au mois d’août. "On est passé d’un phénomène de surcapacité à un manque de stocks", souligne René-Marc Chikli qui souligne l’importance d’un redémarrage de la Tunisie, du Maroc et de l’Egypte.
S.J.