La low cost d’Air France incite les voyageurs d’affaires à prolonger leur séjour pour les loisirs.
"Bleisure", anglicisme qui contracte business et leisure, revient à proposer dans le domaine du voyage de "joindre l’utile à l’agréable", par exemple en plaçant une visite de musée entre deux rendez-vous professionnels lors d’un déplacement à l’étranger.
Transavia, pour mieux s’ancrer dans cette tendance, a suscité une étude "Les voyageurs professionnels" menée par le CSA en juillet 2016 auprès d’un panel de 304 voyageurs d’affaires français âgés de 25 à 55 ans et ayant effectué au moins un déplacement professionnel en avion (en France et/ou à l’étranger) au cours des 12 derniers mois.
La frontière entre la vie professionnelle et la vie privée est devenue ténue, par exemple en répondant indifféremment aux mails et SMS personnels ou pour l’entreprise (76% des sondés) à n’importe quelle heure, week-end compris. Ainsi, dans l’autre sens, 85% des voyageurs interrogés ont déjà profité d’un déplacement pro pour faire du tourisme sur place et un sur deux le fait systématiquement.
Chez Transavia, la part des voyageurs d’affaires progresse "de 10% l’an dernier à 15% cette année", affirme Hervé Kozar, directeur général adjoint commercial de Transavia. Et ce quota peut être plus important sur certaines destinations comme Amsterdam ou Madrid. "Au total, une vingtaine de destinations sur les 81 du réseau intéressent plus particulièrement cette clientèle".
Des voyageurs ultramobile qui décident seuls de leurs déplacements
Transavia veut être la partenaire des start-up, TPE et PME pour leurs déplacements, "des voyageurs ultra-mobiles qui, à 61%, décident seuls de leurs déplacements". Sous-entendu, réservent en direct sans passer par les agences de voyages et les plateaux d’affaires, une pratique plus facile dans les petites structures que dans les grands groupes. Ainsi, selon l’étude CSA, 59 % de ces voyageurs d'affaires réservent seuls leur billet d’avion. 63% réservent seuls leur hébergement. 74 % organisent seuls leurs déplacements sur place.
Transavia a mis en place une offre tarifaire adaptée aux voyageurs d’affaires, notamment le tarif MAX, flexible, avec deux valises de cabine pour éviter l’attente au tapis à bagages, les passages prioritaires, etc. Reste le Wifi, un service souvent évoqué par les personnes interrogées, qui n’est pas prévu à bord des avions de Transavia alors que les autres low-costs commencent à s’équiper. Difficile de s’intéresser à une clientèle ultrabranchée sans lui offrir le branchement.
Autre point que devra résoudre Transavia France pour ses vols, l’attribution de miles Flying Blue, le programme de fidélisation d’Air France-KLM, reste interdite par un accord signé avec le Syndicat national des pilotes de ligne d’Air France alors que c’est autorisé sur les vols Transavia Hollande. Et c’est un des critères souvent cités en tête par les voyageurs d’affaires.
Thierry Vigoureux