Frédéric Gagey, le Pdg d’Air France ne quitterait pas le groupe mais deviendrait directeur financier d’Air France-KLM.
La confiance est le maître mot de la gestion à venir d’Air France. Aussi Jean-Marc Janaillac, le nouveau Pdg d’Air France-KLM, lance-t-il le 2 novembre le programme "Trust Together", la confiance ensemble.
Parmi les mesures annoncées, le remplacement de Frédéric Gagey au poste de Pdg d’Air France. Cet ancien d’Air Inter semble payer les pots cassés du manque de dialogue entre direction et syndicats, plus précisément entre Alexandre de Juniac, l’ancien Pdg du groupe et le Syndicat national des pilotes de ligne. Celui-ci obtient donc une tête, mais pas celle qui était en première ligne. Janaillac en est conscient en confiant la direction financière à Gagey, un domaine où il excelle.
Lors des prochaines semaines, tous les projecteurs vont être braqués sur les comptes de la compagnie. Ceux-ci sont malmenés dans un contexte morose où les réservations sont en baisse pour des raisons externes (attentats) et internes (grèves). De plus, le carburant est revenu à la hausse et ne gommera donc plus les pertes de la compagnie.
Ne pas décevoir l'espoir suscité par la nouvelle direction
"Le projet "Trust-Together" doit proposer une vision partagée et comprise par tous. Cela demande beaucoup de pédagogie de la part de la ligne hiérarchique pour en faire partager le sens", écrit Jean-Paul Bailly, dans un rapport demandé à cet ancien Pdg de la RATP, où il évoque le projet industriel que Jean-Marc Janaillac doit présenter le 2 novembre devant le conseil d'administration du groupe.
Dans son rapport, réalisé sur la base d'entretiens avec la direction et les syndicats entre le 26 septembre et le 17 octobre, Jean-Paul Bailly souligne notamment "l'écart de compétitivité" qui demeure entre Air France et les deux autres "majors européennes" (Lufthansa et IAG) malgré "l'effort de productivité qui a été réalisé par le biais du plan de restructuration Transform 2015".
"L'espoir suscité par la nouvelle direction du groupe est grand. S'il n'est pas satisfait, cela débouchera sur une réaction d'autant plus désespérée", souligne le SNPL Alpa, principal syndicat de pilotes d'Air France, dans un commentaire écrit aux conclusions de Jean-Paul Bailly. A bon entendeur…
Thierry Vigoureux