Après un été décevant, les réservations pour la Toussaint et Noël sont également en baisse, notamment pénalisées par un calendrier défavorable et un climat très anxiogène.
A la veille du début des vacances de la Toussaint, les prises de commande en agences sont loin de faire le plein. Selon le baromètre réalisé par les Entreprises du Voyage et Atout France, le retard cumulé dans les réservations sur la période octobre 2016-janvier 2017 est de l’ordre de -4,5%.
La France est particulièrement à la peine avec une baisse de -12,9%. Le moyen-courrier fait guère mieux et enregistre un recul de -6,1%. Comme cet été, seul le long-courrier, "qui n’est pas impacté par le phénomène dit islamiste", selon Jean-Pierre Mas, le président des Entreprises du Voyage, s’en sort bien avec une avance de +9,3%.
"La France continue à sous-performer tout comme le moyen-courrier", confirme Richard Soubielle, le vice-président du syndicat. En cause, selon lui, le calendrier scolaire établi pour les vacances de la Toussaint, qui "pose un vrai problème car cette année il n’y a qu’une seule semaine utile, celle du 22 au 29 octobre. Les charters et les établissements locatifs ont du mal à s’intégrer dans un schéma mercredi-mercredi", explique-t-il.
La fréquentation hôtelière en chute libre
Il pointe également du doigt un autre phénomène, celui de la désintermédiation galopante de la destination France, déjà repéré cet été. "Cette tendance s’ajoute au climat anxiogène actuel ainsi qu’aux prises de commande de plus en plus tardives pour les vacances d’hiver", ajoute Jean-Pierre Mas, qui n’a pas manqué de rappeler la chute de la fréquentation des touristes étrangers depuis les attentats du 13 novembre 2015, chiffres du cabinet In Extenso à l’appui.
À Paris, au mois d’août, la baisse du chiffre d’affaires des hôtels s’est établie à -28% sur le marché milieu de gamme et a même atteint jusqu’à -42% pour la catégorie Luxe et Palace. Sur la Côte d’Azur, la chute a été moins spectaculaire, respectivement de l’ordre de -19% et -14%. Du côté des croisières fluviales et des excursionnistes dans la capitale, ce n’est pas mieux avec des chiffres d’affaires en repli de près de 30%.
"Le discours alarmiste et destiné à faire peur des pouvoirs publics est extrêmement négatif à l’extérieur", estime Jean-Pierre Mas, qui demande dans un premier temps que soient soutenues les entreprises du secteur. "Ces contre-performances ont des répercussions sur l’emploi. Les mauvais chiffres du chômage sont aussi liés au tourisme", affirme-t-il. Et l’état d’urgence dans lequel le pays est plongé depuis près d’un an n’arrange rien.
Céline Perronnet