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Economie

Spécial innovation : 7 tendances qui influencent les acteurs du tourisme


Publié le : 04.10.2016 I Dernière Mise à jour : 04.10.2016
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© Fotolia I Crédit photo

Big data, collaboratif, désintermédiation, moteurs inspirationnels, innovations technologiques... ainsi se dessine le tourisme de demain. Voici les courants à suivre.

Alors que les grands acteurs du tourisme se livrent une guerre sans merci sur Internet, une myriade de jeunes pousses tentent de se faire une place au soleil en imaginant des services qui révolutionnent la façon d’acheter un voyage. Reste à savoir quelles sont les start-up qui parviendront à tirer leur épingle du jeu... Même si les concepts sont parfois originaux et novateurs, beaucoup de jeunes entreprises disparaissent rapidement, faute de financement ou de marché mature. Dernier exemple en date : Simpki, un comparateur d’offres collaboratives incubé au Welcome City Lab.

Le yield au service du client

L’un des principaux moyens de faire la différence aujourd’hui consiste à lancer une innovation technologique s’appuyant sur l’utilisation de la data. Ce n’est pas nouveau, mais le phénomène est loin d’avoir livré toutes ses possibilités de disruption. Parmi les entreprises les plus prometteuses du moment, Option Way propose aux internautes de surveiller les évolutions des prix des billets d’avion en s’inspirant du fonctionnement des ordres de bourse. En cas de baisse avant l’émission, le système rachète automatiquement le billet et crédite 70 % de la différence sur la carte bancaire du client. Un concept adapté à l’hôtellerie par la start-up allemande DreamCheaper.

Autre jeune pousse à suivre : Sépage. Créée en 2013, la société parisienne veut aider les voyagistes en ligne à améliorer leur taux de conversion en appliquant au tourisme les principes du data marketing. L’idée : s’appuyer sur différentes sources d’informations, notamment les historiques de navigation et d’achat, et la technique du Web sémantique, pour proposer tel ou tel produit ciblé à l’internaute. La société a été distinguée par le Prix de l’innovation technologique lors du congrès Next Tourisme en avril 2014.

La montée en puissance du big data a ainsi radicalement changé la façon de rechercher un voyage sur Internet. En analysant l’évolution du yield management des compagnies aériennes et les ventes de billets d’avion, d’autres start-up ont mis au point des moteurs prédictifs qui tentent de définir le plus finement possible l’évolution des prix des billets d’avion.

C’est le cas d’Hellotrip et d’Algofly, deux sociétés créées en 2014, qui conseillent à l’internaute de réserver ses billets immédiatement ou d’attendre le meilleur moment. Ces start-up sont d’ailleurs de moins en moins seules sur ce segment prometteur : le comparateur Kayak propose lui aussi son moteur prédictif et tous les grands acteurs du voyage devraient y venir.

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L’économie collaborative fait boule de neige

Autre axe majeur de développement qui n’a pas dit son dernier mot, même s’il est de plus en plus souvent inséré dans un modèle lui associant les professionnels, l’économie collaborative semble pouvoir se décliner sans fin. Après BlaBlaCar et OuiCar, l’heure est à la location de bateaux entre particuliers, avec le lancement de plusieurs plates-formes : Boaterfly, Clik&Boat, Sailsharing, Nautlidays et SamBoat. Ce dernier vient d’ailleurs de lever 1 million d’euros auprès du fonds MAIF Avenir.

Le voyage collaboratif verse aussi dans le communautaire, avec l’apparition de sites comme Misterb&b (le Airbnb gay), LinkedAge (un Airbnb destiné aux seniors), Swap&Surf (échange d’hébergements pour les fans de surf) ou encore Warm Showers (échange d’hébergements entre cyclo-randonneurs). Pour les plus fortunés, la start-up Cojetage propose de partager son jet privé. À chacun son voyage collaboratif !

Si le phénomène a vraiment pris son envol avec la création d’Airbnb en 2008, aujourd’hui, le Pôle interministériel de prospective et d’anticipation des mutations économiques (Pipame) a recensé 276 plates-formes collaboratives en France en 2015, tous secteurs confondus. Le tourisme est en pointe, avec toute une offre autour de l’hébergement et des déplacements, du covoiturage à la location de voitures ou de vélos entre particuliers.

Et cela va encore plus loin aujourd’hui, avec l’émergence d’une nouvelle catégorie de start-up qui profitent de l’essor des plates-formes collaboratives pour proposer des services complémentaires. Exemple avec Bnbsitter, une société fondée en décembre 2013, qui propose un service d’accueil pour la location de courte durée. Les propriétaires peuvent alors louer leur appartement via Airbnb et s’appuyer sur Bnbsitter pour accueillir le locataire, faire le ménage et récupérer les clés en fin de séjour. Également créé en 2013, At The Corner se positionne de façon encore plus originale. Le site réconcilie le monde de la location saisonnière et celui de l’hôtellerie en permettant aux propriétaires de laisser leurs clés à l’un des vingt hôtels partenaires à Paris. Les "Corners" se chargent de l’accueil du client tout en lui proposant des services hôteliers, du stockage des bagages au parking en passant par le petit déjeuner ou le pressing.

Une autre start-up a choisi de surfer sur le dynamisme de l’économie collaborative : créée en décembre 2014, Opitrip se présente comme le "kayak du tourisme collaboratif", autrement dit un comparateur spécialisé dans les services entre particuliers, que ce soit l’hébergement, le covoiturage ou de la location de voitures. Un créneau très ouvert depuis la défaillance de Simpki.

Les moteurs inspirationnels pour donner envie

Les moteurs d’inspiration ont également le vent en poupe. Le principe consiste cette fois à croiser les interminables bases de données de produits et les préférences des internautes pour proposer des idées de voyages qui correspondent aux goûts exprimés par le visiteur. Une application ludique du big data. Lancé en début d’année, VacancesLab présente ainsi des idées de séjours selon le profil de l’internaute.

Reste que le modèle économique n’est pas si évident : l’américain ZapTravel, l’un des pionniers en la matière, ne se limite plus à son seul moteur d’inspiration et propose, en complément, la réservation de billets d’avion et d’hôtels à l’ancienne. Le français AirWiGo a pour sa part baissé le rideau... Aujourd’hui, les moteurs d’inspiration prennent surtout leur essor pour animer un site et créer le buzz, comme le moteur créé par Hellotrip pour le compte de l’aéroport de Lyon à l’adresse http://inspirationvoyage.hellotrip.fr. Havas Voyages, TripAdvisor ou Liligo proposent eux aussi cette nouvelle façon de chercher ses vacances. Un outil insolite pour donner envie.

De la dernière minute à la dernière seconde

Avec le développement des smartphones, la dernière minute se transforme aujourd’hui en dernière seconde. Plusieurs start-up ont lancé des applis proposant la réservation de nuits d’hôtel pour le soir même, à commencer par le pionnier américain HotelTonight, fondé en 2010, suivi de ReallyLateBooking et de la marseillaise VeryLast-Room, créées en 2011. En 2014, Michel-Yves Labbé, l’emblématique fondateur de Directours, s’est distingué avec Départ Demain, une appli qui dévoile deux fois par semaine une offre de vols secs, forfaits vols + hôtels et croisières à saisir à moins de 48 heures du départ ou "au mieux à 72 heures". Autant d’invendus recueillis auprès des tour-opérateurs.

Les grands noms du voyage sur Internet sont également sur les rangs. Dernière grande manœuvre : Booking.com a lancé l’an dernier son appli Booking Now, spécifiquement dédiée à la dernière minute.

Et cette dernière minute continue à s’élargir. Fondée l’an dernier, la start-up américaine Overnight surfe sur la tendance du collaboratif en permettant de réserver une chambre chez un particulier en dernière minute. En d’autres termes, une fusion inédite d’Airbnb et HotelTonight. La jeune pousse a levé 2,5 millions de dollars en février dernier.

Vers toujours plus de désintermédiation

Après les vols et les hôtels, qui se réservent de plus en plus en direct, la désintermédiation touche désormais les visites touristiques. Plusieurs start-up surfent sur le principe communautaire de l’économie collaborative pour proposer aux visiteurs de réserver eux-mêmes leurs excursions sur place en contactant directement leur guide. Créés en 2014, BubbleGlobe et RendezvousCheznous invitent ainsi les voyageurs à réserver leurs visites et activités auprès d’un local, qu’il soit guide professionnel ou non. Également fondé en 2014, Meetrip met en relation les internautes et plus de 10 000 guides professionnels dans 170 pays.

La tendance est par ailleurs aux repas chez l’habitant. Plusieurs sites, comme Meal Sharing ou BookaLocal, proposent de réserver son repas dans une centaine de pays. En France, le pionnier VoulezVousDiner, créé en 2010, fait face à la concurrence de VizEat, qui a avalé Cookening l’an dernier et se revendique aujourd’hui "leader européen" avec plus de 20 000 hôtes et 80 000 "VizEaters" dans une centaine de pays.

Les réceptifs sortent eux aussi de l’anonymat. Les plates-formes TripConnexion et Evaneos permettent aux visiteurs de réserver leurs voyages en direct auprès des réceptifs et des guides référencés.

Le business model de ces sites reste toutefois fragile. Le fondateur de la marque Ushuaïa Voyage, Olivier Thery, n’a par exemple pas réussi à faire décoller Voyages-en-direct.com, un site qui mettait en relation clients et réceptifs. La plate-forme collaborative de guides amateurs Guidz, incubée au Welcome City Lab, est elle aussi aux abonnés absents, tout comme les sites américains de repas chez l’habitant Cookisto et Cook’n Meet. La désintermédiation finit parfois par avoir raison des intermédiaires.

Quand la technologie renforce l’expérience touristique

Fini les explications parfois interminables des guides touristiques : plusieurs start-up mettent à profit les nouvelles technologies pour donner une touche interactive et ludique aux visites. C’est le cas de Sky Boy, une start-up créée en septembre 2013 qui s’appuie sur la réalité augmentée. Son appli permet par exemple de revivre le débarquement du 6 juin 1944 à Ouistreham en pointant tablette ou smartphone vers les principaux lieux de la ville.

Autre succès annoncé : la réalité virtuelle. Plusieurs entreprises du tourisme, comme MSC Croisières ou Prêt à Partir, se sont d’ores et déjà équipées des casques Oculus Rift, qui permettent de projeter l’utilisateur au cœur de vidéos à 360°. Et plusieurs jeunes prestataires se sont lancés sur ce segment en France, tels que Digiworks, Immersive Lab et iRéalité, ce dernier ayant conçu une visite virtuelle du Parc Astérix. La start-up Timescope a quant à elle imaginé des bornes en libre-service pour voir un lieu tel qu’il était ou tel qu’il sera dans le futur. L’une des premières expériences propose de voir la Bastille en 1789.

À signaler aussi, l’arrivée du cinéma en 3D à bord des avions. La jeune société Skylights développe des lunettes de cinéma immersif qui révolutionnent la façon de regarder un film en vol. Le nouveau système de divertissement est testé par XL Airways depuis février dernier et, selon la compagnie, les premiers retours sont "particulièrement enthousiastes". XL Airways pourrait lancer la commercialisation dès cette année.

Le voyage d’affaires en ligne de mire

Jusqu’à récemment, la grande majorité des start-up ne s’intéressaient qu’au marché du loisir, délaissant le segment affaires. Mais l’évolution des politiques voyages et la recherche d’économies ont ouvert une fenêtre de tir pour les jeunes pousses. Créée en décembre 2013, Bird Office propose ainsi aux entreprises de réserver des lieux de travail à l’heure ou à la journée. Le site totalise aujourd’hui plus de 3 500 lieux, en France, en Belgique, en Suisse, au Luxembourg et au Royaume-Uni, aussi bien des centres d’affaires et des hôtels que des lieux mis à disposition sur le mode collaboratif par des entreprises ou des universités.

Les sites MorningCroissant et Magic-Stay se sont engouffrés dans la niche alors délaissée par Airbnb en proposant de la location meublée de courte durée pour les voyageurs d’affaires. À voir comment ces start-up vont résister au déploiement d’Airbnb sur le segment affaires... En juin dernier, la plate-forme américaine a d’ailleurs ajouté une nouvelle fonctionnalité qui permet aux travel managers ou aux assistants de réserver un logement pour le compte d’un voyageur d’affaires.

D’autres jeunes pousses exploitent l’angle communautaire. C’est le cas de MyBusyMeal, créée en 2013, qui permet aux membres de "réseauter" en prenant un verre ou en partageant un repas, sur la base de la géolocalisation. Même chose pour HurryBirds, fondée en 2015, qui se positionne elle aussi comme un réseau social pour les adeptes du networking. À chaque fois, l’idée est de permettre aux utilisateurs de rencontrer d’autres professionnels de façon informelle.

Didier Forray

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