
En marge du Baromètre Entreprises du Voyage/Atout France sur juillet et août, certaines tendances émergent.
Quelles sont les destinations qui vont bien se vendre ces prochains mois ? Jean-François Rial, Pdg du groupe Voyageurs du Monde, Jean-Pierre Mas, président des Entreprises du Voyage, et Richard Soubielle, le vice-président, se sont livrés à un exercice de prospective, lors de la présentation des ventes de juillet-août en agences.
Selon eux, la Colombie, l'Afrique du Sud, l'Europe du Nord, le Costa Rica, la Côte d'Ivoire, la Russie et, plus proche, l'Allemagne devraient séduire les vacanciers français, sans oublier la formule de la croisière.
"C'est caricatural, mais ce sont les pays non musulmans qui attirent les gens en ce moment, déclare Jean-François Rial. Même si nous enregistrons une petite reprise sur l'Egypte depuis ce mois-ci, c'est le sentiment général."
Concernant précisément les ventes estivales en agences de voyages, elles n'ont pas été brillantes. Elles se sont soldées par une baisse de 6% du nombre de passagers et de 5% du volume d'affaires. "La France a déçu, comme le moyen-courrier, seul le long-courrier s'est maintenu", analyse Richard Soubielle.
Trois destinations compliquées à remplacer
Pour Jean-Pierre Mas, cette situation s'explique par la désintermédiation, l'économie collaborative, la disparition des destinations entrée de gamme. "Nous avons quasiment fermé trois rayons du supermarché, image-t-il, en perdant la Tunisie, la Turquie et l'Egypte. Le métier se réoriente vers le service et l'originalité sur les destinations long-courriers."
Jean-François Rial confirme : "Ces trois destinations sont très compliquées à remplacer. Même sur le créneau du trekking, pourtant difficile à désintermédier, nous ne sommes pas en croissance pour la première fois depuis vingt ans, car les pays perdus étaient concernés".
"Cette année, poursuit-il, en plus de l'amalgame anti-musulman, on constate un vrai repli sur soi de la part des Français. Ils voyagent moins à l'étranger, ils privilégient la France de proximité."
Tous deux pensent que la période électorale à venir va peser sur l'activité.
Catalina Cueto