En théorie, il reste dix jours d’autonomie de l’émetteur des boîtes noires. Pour l'heure, aucun élément ne permet de trancher sur les causes du crash, acte malveillant ou défaillance technique...
Demain, la prospection devrait changer de vitesse avec l’arrivée du John Lethbridge sur la zone du crash de l’Egyptair Paris-Le Caire en mer Méditerranée. 66 personnes ont disparu dont 15 Français lors du crash du vol MS804 dans la nuit du 18 au 19 mai dernier.
Le navire spécialisé de la société Deep Ocean Search (DOS), affrété par l’Égypte, permet la prospection en eaux ultra-profondes. Il est équipé notamment d’un sonar à balayage latéral. Etablir une imagerie des fonds va être une de ses premières missions, pour voir s’il s’agit d’une plaine, de collines ou de hauts sommets, ce qui compliquera ou non la découverte des boîtes noires. Son robot sous-marin peut aller au-delà de 3 000 mètres de fond, emportant une caméra et un hydrophone.
Les équipes de DOS ont travaillé notamment sur la remontée des enregistreurs de vol de l’AF447 Rio-Paris. Les spécialistes indiquent qu’on ne peut guère attendre de résultat avant deux semaines.
Les fumées : acte malveillant ou défaillance technique?
Trente jours, c’est la durée réglementaire d’émission de la balise radio associée aux boiîes noires. Aussi, le chrono décompte le temps depuis le crash le 19 mai au petit matin du vol Paris-Le Caire. Il reste donc, en principe, une dizaine de jours avant l’extinction du signal. En fait, on compte un peu plus d’autonomie pour la pile.
Le 1er juin, le Laplace, un bâtiment hydrographique de la Marine nationale française envoyé sur place, avait capté un "ping", un signal transmis par l’émetteur d’un des deux enregistreurs de vol. "Cela permet de préciser la position de l’épave et de la localiser à un ou deux kilomètres près", a indiqué ce matin Rémy Jouty, le directeur du BEA, lors d’une réunion avec des journalistes aéronautiques. Le bateau français continue sa prospection.
A ce jour, les messages ACARS reçus au sol juste avant le crash font état de fumées. C’est à peu près le seul élément technique de l’enquête. Sont-elles la cause d’un acte malveillant ou la conséquence d’une défaillance technique ? Seule la lecture des boîtes noires ou l’examen de l’épave permettra de trancher.
Thierry Vigoureux