Une agence de voyages égyptienne a été tenue responsable du décès de huit touristes mexicains, bombardés par l'armée dans une zone interdite.
La Fédération égyptienne des agences de voyages annonce avoir versé 420 000 dollars pour compenser les familles des touristes mexicains tués en septembre dernier, lors d'un bombardement de l'armée.
"Les familles de trois victimes ont bénéficié chacune d'un virement bancaire de 140 000 dollars en échange de l'abandon de toutes poursuites judiciaires", a indiqué à l'AFP Ahmed Ibrahim, le trésorier de la Fédération.
Pour rappel, huit touristes mexicains et leurs quatre accompagnateurs égyptiens avaient péri le 13 septembre 2015, quand des avions de combat et des hélicoptères de l'armée avaient bombardé leurs véhicules, à 250 km au sud-ouest du Caire, au cœur du désert occidental, vers l'oasis de Bahariya.
Le gouvernement égyptien avait affirmé que l'armée traquait des terroristes dans cette zone interdite, où les organisateurs de l'excursion avaient prévu de faire une pause-déjeuner.
Discussions en cours pour clore le dossier
L'enquête a prouvé que l'agence égyptienne était responsable du drame, et c'est pour cette raison que la Fédération a décidé de verser ces compensations, et non le gouvernement égyptien, selon le trésorier. Il ajoute : "Des discussions sont en cours avec les cinq autres familles pour clore définitivement le dossier".
Interrogée sur le sujet, Valérie Boned, directrice des affaires juridiques aux Entreprises du Voyage (nouveau nom du Snav), indique : "Dans un tel cas, Les Entreprises du Voyage ne pourrait pas dédommager les clients, car elle n'intervient que dans l'intérêt global de la profession. Il se peut que le statut de la Fédération égyptienne des agences le lui permette".
Concernant la responsabilité d'une agence qui organiserait un voyage ou une excursion dans une zone interdite, elle précise : "Une agence est tenue responsable si elle ne respecte pas les consignes du Quai d'Orsay, quand il déconseille formellement de se rendre dans une région. Son assureur de responsabilité civile professionnelle ne la suivrait pas, sauf en cas de contrat spécifique".
Catalina Cueto