Pour fêter ses 20 ans d’existence, le courtier aérien complète son panel d’activités en créant Dominican Wings.
A sa création en 1996 par Mourad Majoul, la société de courtage aérien Avico totalisait un chiffre d’affaires de 5 millions de francs sur le premier exercice de 14 mois. Vingt ans plus tard, le chiffre d’affaires dépassera le milliard de francs, soit plus de 150 millions d’euros consolidés pour le groupe. "2014 avait été la meilleure année. 2015 fait encore mieux et 2016 est bien enclenchée", note le dirigeant qui prévoit toute une série d’événements d’ici à novembre pour fêter le vingtième anniversaire.
Si on peut deviner la recette du succès d’Avico, celui-ci repose sur une diversification dans l’affrètement mais aussi dans beaucoup de métiers de l’aérien. Soit peu près tout ce qui touche à l’avion et au transport aérien, que ce soient les services aéroportuaires y compris des navettes en bus, les opérations aériennes avec un PC fonctionnant 24 heures sur 24, la gestion de flottes, le financement d’avions, le démantèlement des appareils en fin de vie...
Une compagnie aérienne au modèle atypique
Une seule activité était absente du portefeuille, la compagnie aérienne. C’est désormais chose faite avec le lancement à la fin de l’année dernière de la compagnie Dominican Wings. C’est presque le seul transporteur aérien en République Dominicaine. Là aussi, le modèle économique est atypique. Cette compagnie a pour vocation de faire voler l’hiver de la Caraïbe vers les Etats-Unis et le Canada des avions qui sont sous-utilisés en Europe à cette époque de l’année.
Dès que l’agrément douanier et de la sureté sera accordé par les autorités américaines et canadiennes, des vols charter seront lancés vers les villes du continent, celles qui n’ont pas d’avion basé sur leurs aéroports, une condition pour que l’offre de Dominican Wings auprès des voyagistes et des agences de voyages soit séduisante.
Actuellement, un A320 de 180 sièges vole et trois appareils sont attendus l’hiver prochain. Il est prévu de transporter 400 000 passagers la première année. Le staff de la compagnie est composé essentiellement d’anciens salariés de la compagnie islandaise Air Atlanta. Notons que cet échange saisonnier d’avions est déjà pratiqué par la canadienne Air Transat qui loue des Boeing 737 de Transavia inutilisés l’hiver.
Le calendrier du Hajj compliqué à gérer "pendant cinq à six ans"
Traditionnellement, le Hajj est une grosse opération pour Avico qui affrète cette année une demi-douzaine de Boeing 747, Boeing 767 et Airbus A340 pour transporter les pèlerins des compagnies Saudia, Air Algérie et Royal Air Maroc. "Pendant cinq à six ans, cela va être compliqué car les vols vers Djeddah, cette année du 16 août au 7 septembre puis du 15 au 25 septembre, se télescopent avec les déplacements des vacances d’été", souligne Gilles Gompertz, directeur général d’Avico.
En effet, le calendrier du Hajj est avancé chaque année d’une dizaine de jours. Aussi, en plein été, quand une compagnie doit louer sans préavis un avion pour remplacer un autre indisponible et ne pas laisser les passagers en plan, le savoir faire et le carnet d’adresses de deux cents compagnies aériennes d’Avico permettent d’affréter en quelques heures un appareil.
Par ailleurs, Avico commercialise en exclusivité les vols en apesanteur à bord d’un Airbus A310 de Novespace. Cinq vols ouverts au grand public ont été réalisés en 2015 avec à chaque fois 40 passagers. "En 2016, l’activité sera plus "corporate", avec plusieurs vols réservés par des sociétés européennes et confidentiels, car les clients veulent jouer sur l’effet de surprise auprès de leurs passagers", indique Avico. En plus, deux à trois vols grand public seront programmés en 2016.
Thierry Vigoureux