Plusieurs TO britanniques ont conclu un accord avec une association de défense des animaux pour bannir les promenades à dos d'éléphants. Et en France ?
Les promenades à dos d'éléphant feront-elles bientôt partie du passé pour les touristes ? Au Royaume-Uni, le mouvement est lancé : l'association PETA (People for the Ethical Treatment of Animals), équivalent britannique de la SPA, vient de conclure un nouvel accord avec six TO qui ont accepté de cesser la commercialisation de ces tours. 20 autres voyagistes y avaient déjà renoncé à l'automne.
L'association s'est appuyée sur un fait divers qui a défrayé la chronique outre-Manche : la mort accidentelle d'un touriste écossais lors d'une excursion en Thaïlande, en février. La preuve pour la PETA des dangers de l'exploitation des pachydermes à des fins touristiques.
La France va-t-elle suivre ? La SPA répond que, même si elle multiplie les actions de lobbying pour le bien-être animal, elle n'a pas vocation à traiter de questions internationales. Les TO français réagissent quant à eux de façon très diverses. Cela va de l'indifférence de Visiteurs qui affirme ne "pas avoir d'avis sur le sujet" à l'engagement militant de Vacances Transat. "Nous espérons que cela fera des émules auprès des voyagistes français et internationaux", affirme Dolores Merino Cebrian, directrice responsabilité d'entreprise de Transat France, avant d'ajouter : "Nous ne proposons pas de promenade à dos d'éléphants dans nos circuits ou excursions, hormis en Thaïlande où il est encore difficile de les supprimer totalement, mais nous y travaillons ardemment".
Asia et Comptoir des Voyages se montrent mesurés
Chez Asia, Yannick Barde, co-directeur de la production, se montre plus partagé : "On sent une sensibilisation plus forte sur le sujet, et il faut en tenir compte, mais il faut trouver le bon compromis entre éthique et contrainte commerciale et, sur le terrain, c'est du cas par cas", précise-t-il. Asia va d'ailleurs supprimer les promenades au Sri Lanka mais offre toujours les montées à dos d'éléphant au fort d'Amber à Jaipur. "C'est quelque chose de demandé et c'est aussi aux clients de savoir s'ils cautionnent ces pratiques", justifie Yannick Barde.
Alain Capestan, président de Comptoir des Voyages, préconise lui aussi une solution plus mesurée plutôt qu'un arrêt complet des ventes : "Je ne suis pas favorable aux boycotts en général car ils ont l'inconvénient de globaliser des situations différenciées, sachant que les personnes qui s'occupent des éléphants sont des gens pauvres qui dépendent des revenus ainsi générés", explique-t-il. Pour Alain Capestan, "il semblerait plus efficace de sensibiliser les voyageurs aux bonnes et aux mauvaises pratiques afin de guider leurs choix de telle sorte qu'on ne pénalise pas les gens qui ont des comportements corrects avec leurs animaux".
Didier Forray