Le Baromètre Altares/Bodacc sur les ventes et cessions de fonds de commerce en 2015 révèle un prix moyen de 57 000 euros pour une agence physique.
Le 6e baromètre Bodacc sur les ventes et cessions de fonds de commerce en 2015 révèle que 40 000 fonds de commerce ont été rachetés à un prix moyen de 180 000 euros, tous secteurs confondus.
La tendance générale est à la baisse : le nombre de transmissions a baissé de 9% et le prix moyen de 5%.
Une transaction sur trois se réalise en coiffure, boulangerie, débits de boisson et restauration, mais cette dernière activité marque un net repli sur un an (-11%).
A noter : ce sont les pharmacies qui continuent à se vendre le plus cher, autour de 1 million d'euros, et les boutiques de fleurs le moins cher, environ 80 000 euros.
Une hausse artificielle de 60%
En ce qui concerne les agences de voyages (code NAF 7911Z), le prix moyen est nettement en hausse cette année, puisqu'il est passé de 118 039 euros en 2014 à 187 324 euros en 2015, soit un écart de plus de 69 000 euros et de 60% ! Mais pas de fausse joie : cette hausse artificielle tient à deux opérations hors norme menées en mars 2015.
L'agence en ligne Lastminute.fr a en effet cédé deux fonds de commerce situés à Clichy, pour un montant de plus de 9 millions d'euros, à la structure LMnext FR. Pour rappel, Lastminute a été racheté par le groupe européen Bravofly en décembre 2014. "Je pense que cela correspond à une rationalisation de structure juridique, estime Thierry Millon, responsable des études chez Altares, c'est une cession de fonds atypique."
La réalité est beaucoup plus décevante. D'après Thierry Millon, si l'on ne tient pas compte de ces deux cessions, le prix moyen d'une agence de voyages physique a été de 57 670 euros en 2015, soit plus de 50% de baisse en un an… Quant au prix médian (autant de cessions au-dessus de ce prix qu'en dessous), il a été de 39 500 euros.
Le nombre de transmissions a baissé lui aussi, passant de 97 en 2014 à 84 en 2015.
"Le métier des agents de voyages s'est hautement digitalisé et les grosses opérations de consolidation se sont déjà faites, analyse Thierry Millon. Il n'y a plus grand-chose à concentrer."
Cependant, il reste optimiste sur la pérennité des structures physiques. "La lourde période de crise est derrière et le financement bancaire n'a jamais été aussi facile en raison des taux d'intérêt très bas", dit-il. "Et les banquiers sont plus enclins à prêter de l'argent pour une reprise de fonds de commerce que pour une création ex-nihilo", conclut-il.
Catalina Cueto