La start-up française a été rachetée pour un montant d'environ 200 millions d'euros. Son président nous confie sa vision de l'après rachat.
Captain Train part sur de nouveaux rails ! Fondée en 2009, la start-up française spécialisée dans la vente de billets de train sur Internet vient d'être rachetée par son alter ego britannique Trainline, pour un montant estimé par le journal Les Echos à environ 200 millions d'euros.
Un accord qualifié de "gagnant-gagnant" par Jean-Daniel Guyot, fondateur et Président de Captain Train, "cela va nous permettre d'accélérer notre développement en appartenant désormais à un gros groupe qui a beaucoup plus de moyens".
Créé en 1997 et racheté en mars 2015 par le fonds d'investissement américain KKR, Trainline s'impose aujourd'hui comme le leader de la vente de billets de train au Royaume Uni, avec des ventes qui ont franchi la barre des 2 milliards d'euros l'an dernier pour un Ebitda nettement positif, à près de 40 millions d'euros. Et le site pensait de plus en plus à sortir des frontières britanniques pour s'attaquer à l'Europe, un marché qu'il estime au global à 57 milliards d'euros. "Avec Trainline, nous nous connaissons depuis toujours mais on a commencé à parler d'un rapprochement l'an dernier", raconte Jean-Daniel Guyot.
Vers une marque unique
En pratique, les équipes parisiennes et londoniennes restent en place et les deux marques vont continuer à exister chacune sur leurs marchés mais les offres des deux sites vont peu à peu être unifiées : Captain Train va s'ouvrir à l'ensemble du réseau ferré britannique tandis que Trainline ajoutera les 19 pays couverts par Captain Train. Sur le plan technologique, l'idée sera de "prendre le meilleur des deux mondes", confie Jean-Daniel Guyot. Le groupe compte également investir fortement en terme de marketing. "Il y a beaucoup à faire pour éduquer le consommateur à la libéralisation du rail", commente le patron de Captain Train, qui, sans vouloir en dire plus, glisse simplement "qu'il y a plein de choses de prévues…"
Jean-Daniel Guyot espère aussi pouvoir annoncer dès cette année le développement de l'offre de Captain Train à un nouveau pays en Europe. Le groupe veut également s'installer dans des pays où ni Captain Train ni Trainline ne sont encore présents. Reste à savoir quelle marque prendra alors le dessus. "Il est certain que, pour la suite, il sera plus simple d'avoir une seule marque mais, pour l'instant, la question n'est pas à l'ordre du jour", répond Jean-Daniel Guyot. Le fondateur de Captain Train préfère se concentrer sur l'objectif de l'année : "Nous avons toujours connu des croissances à 3 chiffres et nous aimerions que ça continue", sourit-il.
Didier Forray