Dimanche soir, une voiture piégée a explosé au centre de la capitale turque. Le MAE demande aux ressortissants français présents en Turquie de se montrer extrêmement prudents.
Hier à 18h45 heure locale (16h45 GMT) à Ankara, une voiture piégée est venue se faire exploser à un arrêt de bus de la très fréquentée place Kizilay, en plein coeur d'Ankara, qui abrite de nombreux commerces et où passent plusieurs lignes de bus et de métro. Plusieurs bus et de nombreux véhicules ont été totalement détruits par la puissante déflagration, a constaté un photographe de l'AFP.
Selon le bilan dressé ce matin par le ministre turc de la Santé, Mehmet Müezzinoglu, trois personnes ont succombé à leurs blessures à l'hôpital, portant à 37 le nombre de personnes décédées, dont au moins d’un des auteurs de l’attentat. Il a ajouté que 71 blessés étaient toujours hospitalisés lundi matin.
Cette attaque n'a pas été revendiquée mais son mode opératoire la rapproche de celle commise le 17 février dernier, dans le même quartier, qui avait visé des bus transportant des personnels militaires et coûté la vie à 29 personnes. Ce précédent attentat a été revendiqué par les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), un groupe dissident de la rébellion du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), classé sur la liste des organisations terroristes par les Etats-Unis et l'Union européenne. En revendiquant l’attentat du 17 février, les TAK avaient annoncé de nouvelles attaques, notamment contre les sites touristiques turcs.
Le MAE demande d’éviter le quartier Kizilay
La presse turque a accusé ce matin le PKK d'être responsable de l'attentat de Kizilay, alors que les affrontements font rage entre le mouvement kurde armé et les forces de sécurité turques dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie. Par ailleurs, un responsable turc a indiqué à l’AFP que l’un des auteurs de cet attentat suicide serait une femme liée aux rebelles kurdes du PKK.
Dans un communiqué, le président François Hollande a exprimé sa "profonde solidarité" au peuple turc et assuré que son homologue de son soutien dans "la lutte contre le terrorisme", alors que le Premier ministre britannique David Cameron s'est déclaré "horrifié" sur Twitter.
Dans une Dernière minute publiée hier soir sur son site de Conseils aux Voyageurs, le Quai d’Orsay recommande fortement "d’éviter le quartier Kizilay, de faire preuve de la plus grande vigilance et d’éviter les attroupements".
Vendredi, l'ambassade des Etats-Unis à Ankara avait adressé un message aux citoyens américains présents en Turquie, les mettant en garde contre une "possible attaque terroriste" à Ankara visant notamment "des bâtiments du gouvernement turc et des immeubles" dans le quartier où a été perpétré l'attentat du 17 février.
Avec AFP