La table ronde organisée par GBTA a permis de faire le point sur les avancées de cette norme de distribution des compagnies aériennes.
Pour la seconde fois, GBTA (Global Business Travel Association) a organisé une table ronde, hier, sur le projet de nouveau standard de distribution de IATA, baptisé NDC.
Neuf mois après la première réunion, c'était l'occasion de faire le point sur les avancées du projet, face à des travel managers, et les représentants d'Amadeus, d'Air France et d'Egencia.
Comme le rappelle Yanick Hoyles, directeur du programme NDC chez Iata, "cette nouvelle norme de distribution est censée faciliter l'affichage des produits proposés par les compagnies aériennes, dont les services annexes. La NDC n'est pas une réplique du site web d'une compagnie, mais propose le même type de connectivité qui relie un GDS à une compagnie aérienne low-cost, tout en préservant le rôle des GDS".
A ce jour, il annonce 12 compagnies aériennes connectées, dont Qatar Airways, British Airways, Air China. Sept autres compagnies vont l'être dans le courant du semestre, dont Emirates, Lufthansa, Flybe, Iberia Express, Aer Lingus. "Une douzaine d'autres l'adopteront d'ici un an", assure-t-il. Sur le marché français, ni la compagnie nationale ni les agences ne testent encore ce standard.
Des travel managers circonspects
Du côté des travel managers, la norme laisse circonspect. "On nous propose une nouvelle norme, certes, mais comment les différents acteurs du voyage d'affaires peuvent l'intégrer ?", se demande Jessica Lopez, acheteuse à la Société Générale. "La NDC semble faciliter le contrôle des frais annexes, mais les TMC ne sont pas proactives sur ce sujet", regrette Véra Strezyk, acheteuse stratégique chez Siemens.
Quant à Ronan Morice, responsable des achats services à la Société Générale, il rêverait "d'avoir accès à la même offre sur le site des compagnies et sur les SBT, notamment pour les webfares, où nous sommes constamment challengés par la direction financière".
Alexandre Jorre, directeur marketing d'Amadeus, a répondu en partie : "Notre démarche consiste à être l'un premiers acteurs à être certifiés NDC courant 2016 et à déployer les interfaces avec les agences, et avec les SBT".
Mais Thomas Muller, directeur des produits chez Egencia, a souligné : "Qu'est-ce que va apporter cette nouvelle norme, si elle n'est pas adoptée à grande échelle? Et si la technologie est chère, on ne l'adoptera pas. Nous revendons déjà les services annexes via les GDS".
Quelle adoption?
Quant à Henri Hourcade, directeur des ventes Entreprises et Agences chez Air France, il a été clair : "En tant que compagnie, nous aimerions bien mettre en valeur nos produits et nos services différenciants dans lesquels nous investissons beaucoup d'argent. Mais nous n'imposerons rien, et tout dépend de l'adoption de cette norme par les clients voyageurs et les agences".
Yannick Hoyles reste convaincu que "si la norme apporte de la valeur, elle sera adoptée par tous les acteurs".
Le groupe Lufthansa s'est déjà émancipé des GDS, en développant des accès directs avec des fournisseurs et clients. Il a annoncé hier, sur le salon ITB, avoir réalisé des connections directes avec la TMC HRG et des réseaux d'agences allemands (Aerticket, FTI, et Lufthansa City Center), plus des tour-opérateurs comme Vtours, TUI, Thomas Cook, et des entreprises comme Bayer ou Arcelor Mittal.
Un projet pilote avec un TO allemand est notamment basé sur la nouvelle norme NDC.
Catalina Cueto