L'Organisation mondiale de la santé s’est positionné sur les conséquences du Zika chez les femmes enceintes. Des préconisations non réjouissantes pour le tourisme.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a officiellement déconseillé hier aux femmes enceintes de se rendre dans les régions affectées par Zika, soulignant le lien de plus en plus avéré entre le virus et des malformations du foetus.
"Il faut conseiller aux femmes enceintes de ne pas se rendre dans des régions affectées par l'épidémie en cours due au virus Zika", a déclaré l'agence de l'ONU dans un communiqué à l'issue d'une réunion d'urgence à son siège de Genève.
L'OMS avait jusqu'ici préconisé une information des femmes enceintes qui se rendaient dans ces zones sur les risques encourus par Zika, qui sévit surtout en Amérique du Sud et aux Caraïbes. Mais l'organisation estime désormais que les dernières recherches sur Zika sont "alarmantes", a déclaré à la presse la directrice générale de l'OMS Margaret Chan.
Et même si le lien entre le virus et la microcéphalie n'a pas été définitivement prouvé, "nous ne devons pas attendre d'avoir une preuve définitive" avant de déconseiller aux femmes de se rendre dans des zones à risques, a déclaré Margaret Chan.
Pas de restriction générale pour les voyages
"La microcéphalie est seulement l'une des anomalies associées avec l'infection Zika durant la grossesse", a-t-elle ajouté. Il existe d'autres risques comme "la mort du foetus, des retards de croissance et des atteintes au système nerveux central", a-t-elle souligné.
Toutefois, l'OMS considère qu'il ne "doit y avoir aucune restriction générale pour les voyages ou le commerce avec les pays ou les zones" concernés par le virus.
Début février, l'OMS avait estimé qu'un possible lien entre Zika et l'explosion des cas de microcéphalie constituait "une urgence de santé publique de portée internationale".
Le virus, soupçonné de provoquer également le syndrome neurologique de Guillain-Barré, peut aussi affecter la moelle épinière et déclencher une myélite aiguë, une atteinte sévère des membres susceptible de laisser des séquelles motrices, ont annoncé plus tôt mardi le CNRS et l'Inserm, deux instituts de recherche français.
L'OMS s'attend à une propagation "explosive" de cas de Zika dans les Amériques, avec trois à quatre millions de contaminations cette année.
Pays le plus touché par l'épidémie, le Brésil compte déjà plus d'un million et demi de cas de Zika depuis 2015, et 583 cas de microcéphalie y ont été confirmés depuis octobre 2015, soit quatre fois plus que la moyenne annuelle historique.
Avec AFP