Un avion d'Air France qui se posait à Roissy-CDG le 19 février s'est retrouvé proche d'un drone volant à 1 600 m d'altitude. Le copilote a eu de bons réflexes.
Qualifiant l’incident de "grave", le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) annonce qu’un A320 d'Air France reliant Barcelone à Paris a frôlé un drone le 19 février alors qu'il s'apprêtait à atterrir à Roissy-CDG. Lors de son approche et alors que l’Airbus volait à 1 600 mètres, le copilote a aperçu un drone arrivant sur la gauche de l'appareil, indique le BEA, dont l'enquête sur cet incident est en cours.
Le copilote a eu le réflexe de couper le pilote automatique afin d’éviter le drone qui est passé à environ 5 mètres en dessous de l'aile gauche de l'avion, a expliqué le BEA. L'équipage a immédiatement informé le contrôle aérien de la présence du drone et repris l'approche sans autre incident.
Une amende de 75 000 € pour les contrevenants
La prolifération dans le ciel de drones commerciaux ou de loisirs représente désormais une menace pour la sécurité des avions de ligne. En 2015, la gendarmerie des transports aériens a constaté huit signalements de survols illicites autour de l'aéroport de Roissy et des enquêtes préliminaires ont été ouvertes, selon la DGAC.
En France, un arrêté publié le 17 décembre 2015 a réglementé l'utilisation de l'espace aérien des "aéronefs qui circulent sans personne à bord", soit des drones. Ils ne sont pas autorisés à voler à proximité des aéroports ni à survoler des zones habitées et sont limités à un plafond de 150 mètres à portée de vue de leur opérateur, sauf exception. La distance minimale d'éloignement à respecter peut atteindre 10 km pour les aérodromes les plus importants.
En cas de violation des règles de sécurité et notamment de l’arrêté du 17 décembre 2015, les dispositions pénales du code des transports s'appliquent : une peine maximale de un an d'emprisonnement et 75 000 € d'amende.
Si les avions sont équipés de systèmes anti-collision, il faudrait pour que cela fonctionne que le drones en soit aussi équipé ce n’est pas le cas actuellement. Dans le cas d'une rencontre dans l'espace aérien avec un drone, seule la vigilance humaine peut donc permettre de détecter l'engin.
Les constructeurs ont en revanche pris des mesures préventives -résistance des carlingues et tests des réacteurs- face aux collisions en vol entre aéronefs et oiseaux. Dans le cas où un drone heurterait ou serait aspiré par un réacteur, le principal risque viendrait de la batterie au lithium -un matériau très inflammable- de l'engin.
Nombreux incidents enregistrés aux USA
Aux Etats-Unis, le Centre d'étude des drones à l'université de Bard a enregistré 921 incidents impliquant des drones et des avions dans l'espace aérien américain, de décembre 2013 à septembre 2015. Trente-six de ces incidents étaient considérés comme "proches d'une collision". Dans 28 d'entre eux, les pilotes d'avions de ligne ont dû manoeuvrer pour éviter une collision. Pas très rassurant…
Avec AFP