Au vu des indécisions du siège sur les référencements des fournisseurs tourisme, les adhérents du réseau se sentent en danger économique.
Le torchon brûle entre les adhérents de Selectour Afat et le siège. Au fil des réunions de délégations régionales et des discussions sur le portail Saphir, les responsables d'agences montrent leurs inquiétudes et leurs mécontentements vis à vis de la politique de référencement des fournisseurs, mise en place par le siège.
Pour rappel, après avoir validé la rémunération hors taxes de TUI et de Jet tours la semaine dernière, la présidente du réseau et les co-présidents de la commission Achats ont décidé de revenir vers tous les TO "par souci de cohérence et d'équité", puisque l'idée initiale était d'appliquer une rémunération TTC sur tous les TO.
Résultat : le directeur général Laurent Maucort et la directrice commerciale Valérie Laroche font en ce moment le tour des TO et leur donnent carte blanche sur la formule de rémunération (hors taxes ou TTC) et le taux. Ce qui fait dire à un fournisseur : "Les rapports de force sont inversés, nous dictons nos conditions au premier réseau de France !" L'objectif est de sortir une liste définitive des contrats à fin février.
Retour à la commission HT ?
En agences, les factures se suivent ...et ne se ressemblent pas. "Certains TO facturés sur la fin de 2015 nous commissionnent aux conditions de 2016. Sur les dossiers à plus de 4 500 euros, je perds 400 euros de commissions", calcule un adhérent.
Un autre gros adhérent prévoit 80 000 euros de commissions en moins. "Nous perdons de la rémunération sur les gros TO, et sur les TO sur mesure, nous en gagnons, certes, mais ils sont devenus hors marché car ils ont augmenté leurs tarifs", constate un autre.
Un collectif d'agences est en train de se monter pour réclamer le retour à la commission hors taxes, et un taux linéaire de 11% et 12% sur tous les produits, y compris les promotions. "Les décisions arbitraires du siège nous touchent au porte-monnaie, c'est pour cela qu'on se lève", explique un patron d'agence. "Cela risque d'appauvrir la coopérative et c'est un danger pour nos entreprises", craint un autre.
"Lorsqu'on voit tous les TO qui n'ont pas signé, nous ne sommes pas rassurés", poursuit-il. De l'avis de beaucoup, le siège aurait du d'abord négocier avec les trois gros fournisseurs (TUI, Vacances Transat et Kuoni) et les autres auraient suivi.
Le prochain conseil d'administration est prévu mardi prochain le 16 février, toute la journée, avec les délégués régionaux. L'ambiance risque d'être tendue.
Catalina Cueto