
Une réduction de 33% à 36% du dioxyde de carbone est programmée à partir de 2020 avec le maintien au sol des avions qui ne s’y conformeraient pas.
Un accord a été trouvé au sein de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) pour fixer des plafonds d’émission de CO2 aux nouveaux avions en production. Celui-ci prévoit un objectif de réduction de 33% des émissions de dioxyde de carbone pour les modèles existants mais qui continueront à être construits à partir de 2023.
En clair, un avion déjà conçu devra être amélioré pour atteindre les 33%. Les nouveaux avions lancés à partir de 2020 devront, eux, viser l’objectif de 36%. La référence des émissions prises en compte est celle de 2015. Des avions comme les A320neo ou les B737MAX s’y conforment, n’ont pas manqué de souligner Airbus et Boeing.
Les experts ont également recommandé une date de fin de production pour les avions qui ne se conforment pas à la norme, fixée à partir de 2028. Ils seront cloués au sol comme l’ont été ces dernières années des appareils trop bruyants.
Ces règles, qui s'inscrivent dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique, devront être validées par le conseil de l'OACI. Elles n’avaient pas été évoquées lors de la COP21 à la fin de l’année dernière car l’aviation civile sort de son périmètre.
Garantir une baisse des émissions internationales de CO2
Le projet de mesures a été unanimement recommandé par les 170 experts du Comité de la protection pour l'environnement en aviation, une première étape avant une adoption attendue à l'automne par l'assemblée générale de l’Organisation de l'aviation civile internationale. L'agence des Nations unies regroupe 191 pays et son conseil permanent compte 36 pays.
"Le but de cette procédure est au final de s'assurer que lorsque la prochaine génération de modèles d'appareils entrera en service il y aura une baisse garantie des émissions internationales de CO2", a déclaré Olumuyiwa Benard Aliu, président du conseil de l'OACI.
"Cet accord est une étape importante pour faire baisser les émissions du secteur aérien. […] J'espère que cela créera une nouvelle dynamique dans la création d'un mécanisme de marché mondial pour compenser les émissions de CO2 de l'aviation internationale, ce que nous espérons obtenir cet automne à l'assemblée générale de l'OACI", a commenté la commissaire européenne en charge des Transports, Violeta Bulc.
L'instauration d'une norme dans le secteur pourrait faire l'économie du rejet de 650 millions de tonnes de dioxyde de carbone d'ici 2040, souligne la Commission dans un communiqué. L’OACI doit adopter en septembre prochain, lors de son assemblée triennale, cette norme qu’avait tenté d’instaurer l’Europe unilatéralement au risque d’une crise avec la Chine et les Etats-Unis.
T.V.