Reconduit pour 48 heures, l’arrêt de travail pourrait au mieux prendre fin mercredi soir.
Prévue pendant quatre jours, jusqu’à ce soir, la grève des pilotes d’Air Austral a été reconduite de deux jours, jusqu’au mercredi 3 février à 23h59, à la quasi-unanimité lors d’une assemblée générale qui s’est tenue dimanche. La compagnie de La Réunion connaît son conflit social le plus grave depuis 1992.
Pour les passagers, les conséquences sont plus sensibles sur le réseau régional au départ de La Réunion que sur les liaisons avec la métropole. En effet, les vols quotidiens vers Paris sont assurés et partent aux horaires prévus habituellement. Même si "tous les passagers ont pu voyager" depuis le début du conflit, selon la compagnie, c’est souvent avec retard ou vol reporté au lendemain que sont assurées les dessertes régionales, notamment vers Maurice, Madagascar, Mayotte et l’Afrique du Sud. Dans certains cas, les passagers sont transférés sur les vols d’Air Mauritius ou de SAA.
Dans tous les cas, les voyageurs sont prévenus par SMS ou par e-mail. En cas de demande de modification des dates de voyage par le passager ou refus de la reprotection, la compagnie propose la modification sans pénalité et sans réajustement tarifaire pour un report de voyage sur le mois de février ou encore le remboursement du billet.
Une grève qui pourrait coûter 3 M€
Au-delà de la baisse des recettes alors que les dépenses courent toujours (sauf les salaires des pilotes et le carburant), des coûts considérables sont générés par ce conflit. Sur le seul axe Paris-La Réunion, l’affrètement de Boeing B747-400 à la compagnie espagnole Vamos (Pullmantur) revient à près de 250 000 dollars la rotation. La grève pourrait coûter au moins 3 millions d’euros. La trésorerie d’Air Austral, renflouée par le passé avec les deniers publics réunionnais, pourra-t-elle supporter une telle ponction ?
Le conflit, qui avait démarré sur la base du paiement d’une prime aux pilotes d’Air Austral détachés temporairement auprès de la filiale Ewa Air à Mayotte, s’est envenimé pendant les fêtes de fin d’année avec des échanges écrits acerbes entre direction et représentants syndicaux du Syndicat national des pilotes de ligne.
Thierry Vigoureux