Le groupe monte en puissance avec Jet tours pour l’été 2016 et va développer la taille de son réseau franchisé avec l’arrivée de Bruno Abenin, ex-Fram.
C’est avec une paire de ciseaux à la main et par -19°C que Nicolas Delord, président de Thomas Cook France, a découpé hier le ruban rouge lors de l’inauguration du nouveau Club Jet tours Ylläss Saaga en Laponie, entouré de 90 agents de voyages, de partenaires et journalistes.
Alimenté par un vol de 147 sièges d’ASL Airlines (ex-Europe Airpost) au départ de Paris et de province, les premiers clients français arriveront dès samedi. Le pari pour le TO est quasi rempli ayant déjà vendu 1 600 pax sur un objectif initial de 1 800 clients sur la saison hiver.
"Nous allons voir ce qu’il est possible de faire pour 2016-2017 afin de monter en capacité sur l’hébergement et surtout sur l’aérien", confie-t-il à Tour Hebdo. Jet tours enregistre également de bonnes performances sur les Canaries et, en long-courrier, sur Maurice, les Antilles, Cuba…
Les ventes sur la République dominicaines sont jugées "correctes" mais la destination est moins compétitive comparé à l’an dernier en raison de la croissance de 20% des prix sur la partie terrestre liée à la hausse du dollar.
"L’hiver était très bien engagé jusqu’aux attentats du 13 novembre qui ont entrainé trois semaines de fort attentisme avant que nous retrouvions des niveaux supérieurs à la saison passée", ajoute-t-il.
Mais le véritable challenge dans le cadre de la reconquête commerciale toujours en cours de Jet tours sera la prochaine saison été où le TO sera engagé sur 150 000 lits (contre 80 000 cette année) avec notamment 27 clubs Jet tours et, dans une gamme plus accessible, 22 clubs Jumbo.
Une campagne de communication TV sur Jet tours est programmée du 11 au 31 janvier 2016 pour gagner encore en notoriété et booster les ventes.
De quoi espérer enfin atteindre l’équilibre sur l’exercice 2016, cet objectif ayant été à nouveau décalé d’une nouvelle année après les pertes d’exploitation de -18M€ enregistrées en 2015 et de -9M€ en 2014.
"Cette dégradation est liée à une perte de chiffre d’affaires sur le Sénégal sur l’hiver 2014-2015 en raison de la peur d’Ebola et à la désaffection des clients pour la Tunisie, le Maroc et la Turquie sur l’été 2015. Tous les trois mois, nous avons dû faire face à un événement tragique qui a impacté les ventes : l’assassinat d’Hervé Gourdel, Charlie Hebdo, les attentats du Bardo puis de Sousse", justifie Nicolas Delord. Le groupe pourrait d’ailleurs encore procéder à des ajustements de ses engagements sur la Turquie pour l’été prochain.
Gagner 100 à 150 points de vente d'ici deux ans
L’autre chantier demeure la distribution avec 191 agences en propre et 256 franchisés Thomas Cook et Jet tours. L’ambition est de gagner 100 à 150 points de vente partenaires d’ici deux ans même si Thomas Cook France ne s’interdit pas d’ouvrir quelques agences en propre.
Selon nos informations, cette mission sera confiée à Bruno Abenin, ex directeur des Ambassades Fram, qui prendrait la fonction de directeur du développement de la franchise.
Le groupe pourrait aller procéder à des recrutements du côté des Ambassades Fram laissées dans l’expectative depuis le rachat du voyagiste toulousain par Karavel/Promovacances et se tourner vers les franchisés Havas Voyages dont le réseau intégré est en cours de cession à Marrietton.
"J’ai besoin d’enseignes qui nous soutiennent et qui sont des acteurs dans la stratégie que nous souhaitons mettre en place", note Nicolas Delord.
Thomas Cook France poursuit en parallèle la rénovation de ses agences. Douze ont déjà adopté le nouveau look digital et quinze suivront au premier semestre 2016, dont celle de Marseille qui va gagner au passage un espace Croisière pour profiter du potentiel de ce marché sur la ville. Une dizaine de franchisés devrait également adopter ce nouveau concept d’agence.
"Les agences rénovées ont vu leur volume d’affaires croître en moyenne de plus de 10%, ont augmenté le nombre de dossiers réalisés et attiré de nouveaux clients dont notamment plus de jeunes séduits par le design, le merchandising et le digital. Ils découvrent ainsi l’ensemble de notre offre", se félicite Nicolas Delord qui veut croire que 2016 sera un bon cru. Si aucun nouvel événement ne vient contrecarrer sa feuille de route…
Stéphane Jaladis