Les membres du Seto enregistrent au global une baisse de 5,3% en volume et de 6,4% en valeur pour l'exercice 2015.
Les années se suivent et se ressemblent pour les voyagistes du Seto ! Après une baisse de 4% sur l'exercice 2014, le syndicat a annoncé ce matin lors de son Forum annuel à Lyon une baisse d'activité de 5,3% pour 2015 (du 1er novembre 2014 au 31 octobre 2015) avec quelque 6 millions de clients, dont 3,94 millions de voyages à forfait, soit un recul de 3%. Le chiffre d'affaires global s'élève à 6,67 Md€, en baisse de 6,4% comparé à la période précédente.
Toutefois, comme l'an dernier, la recette unitaire moyenne des voyages à forfait progresse mais à un rythme moins élevé, de +0,7% à 1 023€, ce qui a représenté un chiffre d'affaires de 4,02 Md€ en baisse de 2,4% comparé à l'exercice 2014.
Face aux arbitrages des TO, cette recette unitaire a progressé aussi bien en moyen-courrier (+1,5% à 804€) qu'en long-courrier (+1,4% à 2 129€). Sur les deux zones, le nombre de voyages à forfait a plongé du même niveau, plus de 4%, avec respectivement 2,35 millions et 815 343 clients.Tout comme le CA, de -2,9% avec 1,89 Md€ et 1,73 Md€.
Si la France a enregistré une hausse du nombre de forfaits de 2,6% (à 767 762), le chiffre d'affaires (399M€) et la recette unitaire (520€) sont restés à l'étale.
"L'été 2015 n'a pas été à l'image de l'été précédent notamment au mois d'août ce qui a fait défaut au marché. L'arrière saison n'a également pas été au rendez-vous contrairement à 2014", note René-Marc Chikli, le président du Seto.
Les vols secs ont souffert de la réduction de la voilure des TO et de la baisse des vols vers le Maghreb, Tunisie en tête. L'activité plonge ainsi de 9% sur l'exercice avec un peu plus de 2 millions de passagers. La baisse de la recette unitaire est encore plus forte (-18%) à 305€, tout comme celle du chiffre d'affaires (-26%), à 641M€.
Migration des clients français vers l'Europe du Sud
Côté destinations, le Maghreb et le Moyen-Orient ont donc été impactés par la désaffection des vacanciers suite aux attentats en Tunisie. Cette dernière a ainsi vu le nombre de voyages à forfait reculer de 51,6% (-59% sur l'été), la Turquie de 39% et le Maroc de 30%.
A l'inverse, les reports ont joué à plein sur les Canaries (+26% avec 295 843 pax), l'Espagne continentale (+12%), la Grèce continentale (+21%) et le Portugal continental (+37%) où plusieurs TO ont ouvert des clubs. Chypre affiche également une progression de 44% pour les mêmes raisons.
Et René-Marc Chikli de se féliciter que les TO aient réussi à trouver pendant la haute saison des capacités importantes sur les destinations européennes du bassin méditerranéen malgré la concurrence avec les autres marchés européens.
Un phénomène qui va se renforcer pour la saison 2016 avec l'arrivée de nouvelles clientèles, anglaises et russes notamment. "Les clients français ont accepté de payer plus chers cet été pour partir en Grèce ou en Espagne comparé à la Tunisie mais ce n'est pas sûr que ce phénomène se retrouve en 2016". D'autant que les prix devraient progresser à nouveau en Grèce pour la prochaine saison avec la demande des Russes et la hausse de la TVA.
"Les prix sur ces destinations vont progresser car les hôteliers vont augmenter leurs tarifs face à cette concurrence entre les différents marchés européens. Mais il y a une prime à la sécurité importante. Il y a un premium de prix que le client est prêt à payer. Sinon beaucoup resteront en France", estime Pascal de Izaguirre, patron de TUI France.
La France et l'Espagne au coude-à-coude
Si la France reste justement la destination N°1 au global selon le Seto avec 767 762 clients en voyages à forfait (+2,6%), l'Hexagone se fait rattraper par l'Espagne au fil des années avec 717 000 clients (+14%), la Grèce arrivant en troisième destination avec près de 408 000 clients (+9%).
En long-courrier, on notera la baisse de 12,6% des voyages à forfait vers les Antilles, la 1ère destination (106 333 clients), celle de 65% du Sénégal à cause de la peur d'Ebola l'hiver dernier, de -14% de l'Inde suite au problème des visas aujourd'hui réglé, de -8,5% du Cap Vert qui est concurrencé par les Canaries en raison de tarifs encore élevés, de -6% de Maurice, et de -5% des USA à cause de la remontée du dollar.
Un phénomène qui a profité au Canada voisin (+19%). La République dominicaine reprend quelques couleurs (+6,5%) tandis que Cuba confirme son grand retour (+47,2%) avec désormais le challenge de maintenir la qualité pour les TO. Le Japon (+41%) rassure et profite de son positionnement culturel et du cours favorable du yen. Sur l'été, la Thaïlande a enfin profité de reports positifs de l'Indonésie.
S.J.