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Distribution

Panorama 2015 des distributeurs de voyages et des TMC


Publié le : 01.11.2015 I Dernière Mise à jour : 01.11.2015
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Retrouvez les résultats des distributeurs et des travel management compagnies de la 6e édition du Panorama des opérateurs de voyages, en partenariat avec Altares.

Alors que l’actualité met un coup de projecteur sur les difficultés d’un acteur emblématique du secteur comme le groupe Fram, nous publions notre panorama annuel des opérateurs de voyages en partenariat avec Altares, spécialiste de l’information sur les entreprises. L’occasion de prendre du recul, et d’offrir une radioscopie fiable et globale sur la santé financière du secteur de la production et de la distribution de voyages, sur la base des bilans déposés au greffe par les entreprises du secteur pour l’année 2014.

Pas, ou très peu, de données déclaratives, dans ce grand dossier de 28 pages qui présente des informations exclusives, dont vous ne retrouverez la compilation nulle part ailleurs. Depuis l’an dernier, Tour Hebdo a élargi ce dossier initialement consacré aux distributeurs, et propose le top 200 des opérateurs de voyages répartis en quatre classements : les distributeurs, les travel management compagnies (TMC), les tour-opérateurs et les autocaristes, chaque type d’acteur ayant des problématiques spécifiques. 

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Le meilleur solde de créations d’entreprises depuis 5 ans

C’est aussi l’occasion de faire le point comme chaque année sur l’implantation géographique et la stratégie des réseaux de distribution, ainsi que sur l’évolution de leur volume d’affaires, afin de dresser un état des lieux complet, non seulement sur la santé financière des entreprises, mais aussi des forces en présence dans la distribution de proximité. Dans ce domaine, le repli des réseaux intégrés se confirme : ils cherchent à se désengager de leurs agences en propre, soit en les transférant vers la franchise ou l’affiliation, soit en fermant tout bonnement certaines adresses.

 

Le CA médian, certes en progression de 3,7 % par rapport à 2013 à 550 000 €, trahit la petite taille des acteurs du secteur


 

Globalement, tous types de profils d’agences de voyages confondus, les réseaux ont fondu de 200 points de vente entre l’été 2014 et l’été 2015. Parallèlement, on assiste à la montée en puissance des miniréseaux, de moins en moins "mini", au sein des gros réseaux nationaux.

Au global, et d’après les chiffres fournis par les réseaux et nos recoupements, il demeurerait en France quelque 3 500 agences de voyages contre 3 700 l’année dernière, adhérant à l’un des huit grands réseaux nationaux : Carrefour Voyages, Havas Voyages, E.Leclerc Voyages, Manor, Marmara/ Nouvelles Frontières, Selectour Afat, Thomas Cook, Tourcom.

Force est de constater que les points de vente physiques, s’ils font l’objet de transactions* entre acteurs du secteur, ne constituent pas un segment en croissance, et subissent "une rationnalisation", terme pudiquement évoqué lors de rachats pour signifier le regroupement de points de vente et certaines fermetures. Pourtant, le secteur des opérateurs de voyages (distributeurs et producteurs confondus) continue d’afficher un solde positif entre les créations d’entreprises et les défaillances, comme l’indique les chiffres fournis par Altares (voir graphique ci-dessous).

En 2014, le nombre de créations a atteint 268, au même niveau que l’année précédente, tandis que les défaillances ont même reculé, passant de 94 en 2013 à 81. L’an dernier, le solde net est positif de 187 entreprises, point le plus haut des cinq dernières années. Certes les entreprises créées sont souvent de micro-structures, voire des entreprises unipersonnelles ou de très petites start-up, qui peinent à passer au stade de l’accélération (ou "scale up"), comme le rappelle Serge Mesguich, le directeur du pôle Tourisme de BPI France et du fonds France Investissement Tourisme (voir PDF en bas de page). Mais le nombre de créations témoigne année après année du dynamisme et de l’attractivité du secteur pour les entrepreneurs. 

Une forte proportion d’acteurs de petite taille

Quant aux médianes fournies par Altares sur la base des comptes de 2 000 opérateurs de voyages (voir méthodologie dans le PDF à télécharger en bas de page), elles rappellent à quel point le secteur est constitué de TPE, avec un CA médian, certes en progression de 3,7 % par rapport à 2013 à 550 000 €, mais qui trahit la petite taille des acteurs. Les marges médianes sont orientées plutôt favorablement, avec une marge d’exploitation stable à 2,33%, et une marge nette stable également, à 1,78%. Les points bas avaient été atteints en 2012, à respectivement 2,15% et 1,43% (voir graphique gris ci-dessus). Néanmoins, Altares souligne que le nombre d’entreprises ayant publié leur bilan 2014 à l’heure où nous bouclons ce dossier est inférieur de moitié à l’année précédente.

 

Entré au classement des distributeurs l’an dernier à la 59e place, Airbnb grimpe cette année à la 45e place


 

Entre-temps, la loi a en effet autorisé les micro-entreprises** à demander au greffe à ce que leurs comptes ne soient pas publiés. Les valeurs médianes de notre dossier sont calculées sur la base des comptes des entreprises réalisant plus de 20 000 € de chiffres d’affaires, et incluent à ce titre beaucoup de petites structures.

Par ailleurs, nombreuses sont les entreprises "non micro" à accuser des retards de publication. Les médianes respectent donc finalement le poids des gros et des petits. Mais si l’on part du principe que les entreprises qui ne déposent pas leurs comptes ou ne souhaitent pas les voir publiés ont plutôt tendance à afficher des performances mitigées, il est possible que les médianes calculées sur la base des bilans 2014 soient quelque peu surestimées. 

Pas de profil type de la performance opérationnelle

Au-delà de ces médianes, qui globalisent et lissent les tendances de la santé financière du secteur, certains cas particuliers sont incontestablement des motifs de satisfaction, à l’instar du top 10 des meilleurs taux de rentabilité opérationnelle (voir tableau au dessus). 

Voyage Privé demeure à la première place, et parvient même à améliorer son score, à plus de 49 % en 2014, contre légèrement moins de 48 % l’année précédente. Pas de profil type pour les meilleurs rentabilités d’exploitation, disséminées dans les différentes familles d’acteurs, des distributeurs aux TMC en passant par les tour-opérateurs. La recette, c’est qu’il n’y a pas de recette ! On trouve aussi bien des agences en ligne que des agences traditionnelles, des spécialistes que des généralistes, des entreprises dédiées au loisir ou aux déplacements d’affaires...

Irruption du collaboratif au classement des distributeurs

De façon plus générale, on dénombre 38 entreprises affichant une rentabilité d’exploitation positive en 2014, dont une dizaine à deux chiffres, sur le top 60 des distributeurs (dans le PDF à télécharger en bas de page), et seulement 9 accusant une perte d’exploitation (13 n’avaient pas publié leur bilan 2014 à l’heure du bouclage). 

Chez les distributeurs qui se distinguent, Voyage Privé se pose en champion de la croissance rentable : non content d’améliorer son taux de rentabilité, l’agence en ligne s’offre le luxe de maintenir son cap de 15 % de croissance annuelle en termes de chiffre d’affaires.

Parmi les distributeurs online, Booking.com stabilise sa rentabilité opérationnelle aux alentours de 9 %, mais en réduisant drastiquement la voilure, avec un CA en baisse de 35 % sur l’année. De son côté, Airbnb poursuit sa spectaculaire percée sur le marché français : entrée au classement des distributeurs l’an dernier à la 59e place (sur la base des bilans 2013), la plate-forme collaborative grimpe cette année à la 45e place en réalisant un bond de chiffre d’affaires de 45 % à près de 5 M€, pour une rentabilité d’exploitation de plus de 5 %.

Illustration par les chiffres de l’irruption du CtoC parmi les entreprises du secteur qui performent. Dans le même temps, la distribution traditionnelle prouve qu’elle peut résister avec les honneurs, à l’instar du miniréseau nordiste Cap 5, qui parvient à augmenter son chiffre d’affaires de près de 10 % en maintenant son taux de rentabilité opérationnelle au-dessus de 8 %. 

Dégringolade du CA et de la rentabilité chez Go Voyages

En revanche, au chapitre des contre-performances chez les distributeurs, notons la dégringolade de Go Voyages, qui perd près de 14 % de son chiffre d’affaires à 130 M€, et surtout peine à dégager un résultat d’exploitation positif (0,2 %) alors qu’il dégageait plus de 7 % l’année précédente. L’entreprise a d’ailleurs annoncé un plan social. Pour l’heure, l’entrée de Go Voyages dans le giron du groupe Odigeo (eDreams, Opodo...) ne s’avère pas concluante...

Mais c’est Galeries Lafayette Voyages qui remporte la palme du gros bouillon en 2014 : si le distributeur maintient son chiffre d’affaires à la lisière des 4 M€, la rentabilité d’exploitation poursuit sa chute, à - 50 % en 2014, contre - 39 % l’année précédente. Dans l’ensemble, la grande distribution connaît des fortunes diverses, plutôt mauvaises. Carrefour Voyages améliore un peu sa situation par rapport à 2013, en passant d’une rentabilité d’exploitation de - 15 % à - 9 % en 2014. La perte d’exploitation s’établit tout de même encore à 2,3 M€ l’an dernier.

S’il est loin d’afficher pareille déroute, Géant Vacances peine à rentabiliser son activité avec une perte d’exploitation de 45 000 € pour un chiffre d’affaires de 8,3 M€ en baisse de 3 %. Seul E.Leclerc parvient à tirer son épingle du jeu, même si l’entité présente au classement n’est pas représentative de l’ensemble du réseau.

Parmi les gros acteurs de la distribution traditionnelle, CWT Distribution, le réseau de proximité du groupe CWT en France, surnage avec un CA en recul de 1,6% à 67 M€ et une rentabilité d’exploitation tout juste positive de 0,3 %. L’une de ses autres structures classées dans la catégorie des distributeurs, La Dépèche Midi Olympique, fait mieux : 5,5 % de rentabilité opérationnelle pour 11 M€ de CA, au prix d’une forte réduction de l’activité (- 34 %).

De son côté Fram Agences réduit quelques peu ses pertes, mais s’affiche toujours dans le rouge de 824 000 € au niveau opérationnel. Hormis pour certaines OTA, en matière de distribution, mieux vaut être petit ou moyen, que grand...

Travel management companies, les acteurs historiques à la peine

Les grosses TMC n’en finissent pas de sortir du marasme dans lequel elles sont engluées depuis plusieurs années. 2014 n’aura encore pas marqué le retour à la rentabilité pour les acteurs historiques que sont American Express Voyages d’Affaires, CWT France (dont la structure classée dans la catégorie TMC ci-dessous concerne l’activité corporate du groupe en France), BCD Travel et Hogg Robinson, la rentabilité d’exploitation demeure négative, entre - 2,8 % et - 8,6 %.

Pas de quoi pavoiser, même si Amex, qui revient de très loin avec ses 57 M€ de perte d’exploitation en 2013, ne pointe plus qu’à - 4,1 M€ (quand même !) l’an dernier. CWT a aussi limité les dégats en 2014 avec une perte d’exploitation de 1,7 M€ contre - 13,6 M€ l’année précédente. Tout est relatif… Dans le même temps, si Hogg Robinson réduit de moitié sa perte opérationnelle, BCD Travel plonge à près de - 2 M€. 
 
Egencia mise sur la croissance
Le rentabilité opérationnelle d’Egencia, si elle reste positive, fléchit tout de même nettement sur la période. La filiale d’Expedia semble vouloir mettre l’accent sur la croissance (+ 16 % de CA entre 2013 et 2014), et se positionne désormais à la troisième place des TMC sur le marché français, qui représente le premier marché européen de l’entreprise. Positionné à ses débuts comme le trublion à vocation technologique du secteur, l’entreprise voit débouler de nouveaux venus depuis quelques années, qui affichent des taux de croissance et de rentabilité enviables, à commencer par 3Mundi, la TMC franco-suisse qui ne cache pas ses ambitions internationales.

L’entreprise dirigée par Jordy Staelen s’offre un taux de rentabilité d’exploitation flirtant avec les 10 %, pour un CA en croissance de plus de 30 %. Elle talonne Frequent Flyer Travel en CA, avec laquelle elle a failli se marier, tout en affichant une meilleure profitabilité. Frequent Flyer Travel explique ses bons résultats par ses investissements en matière de technologie et de services. Et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, en annonçant sa volonté de doubler son volume d’activité d’ici 2020… Les acteurs historiques vont devoir compter avec ces nouvelles ambitions.

* Le prix de cession du fonds de commerce d’une agence de voyages s’établit à 110 000 € en moyenne au premier semestre 2015, selon le baromètre Bodacc/Altares, soit 20 000 € plus cher qu’au premier semestre 2014. 

** Les micro-entreprises sont définies comme les entités ne dépassant pas deux des trois seuils suivants : 350 000€ de total de bilan, 700 000€ de chiffre d’affaires, et un effectif moyen de 10 salariés. 

Virginie Dennemont

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