Menu
S'identifier
Transport

Crash de l'A321 russe : l’Egypte reste dans le déni de l’attentat


Publié le : 14.12.2015 I Dernière Mise à jour : 14.12.2015
Image
I Crédit photo L'Egypte continue de réfuter la cause terroriste dans le crash de l'avion russe de MetroJet dans le désert du Sinaï ©Wikipedia

L’enquête de l’aviation civile en cours au Caire assure que rien à ce stade ne lui permet de conclure à un "acte illicite ou terroriste".

L’aviation civile égyptienne maintient sa ligne politique sur les accidents, en général, en écartant l’attentat comme cause du crash de l’Airbus A321 russe survenu au-dessus-du Sinaï le 31 octobre dernier.

"La commission d'enquête technique n'a, pour l'heure, rien reçu qui puisse indiquer qu'il s'agisse d'un acte illicite ou terroriste", a déclaré aujourd’hui le ministère de l'Aviation civile dans un communiqué transmis à l’AFP, ajoutant : "la commission poursuit son travail dans le cadre des investigations techniques". Notons toutefois quelques nuances comme "pour l’heure" ou la poursuite de l’enquête et des investigations. Une des "pistes" viserait à attribuer l’explosion à une pile au lithium.

Dès le 8 novembre, une première communication du chef égyptien de l'équipe des enquêteurs réfutait l’attentat après la lecture des enregistreurs de vol. Les experts des Etats russes, français, allemands et irlandais, associés à ces travaux de l’enquête selon les règles de l’OACI, n’étaient pas présents à cette conférence de presse, refusant ainsi d’en entériner le contenu. Le CVR (enregistreur vocal) montrait un bruit ressemblant à une explosion tandis que le DFDR (enregistreur des données) faisait état de la coupure de tous les systèmes, sans alerte ou défaillance préalable.

Les experts internationaux ont aussi examiné dans le désert l’épave dispersée de l’avion qui s’est désintégré en altitude et ont noté que certains débris étaient recouverts d’impacts allant de l’intérieur vers l’extérieur, ce qui correspondrait à l’action d’une explosion à bord de l’appareil. Enfin, les secouristes russes venus nombreux sur place ont rapatrié les corps. Les autopsies sont alors précieuses pour déterminer la cause des décès. Le 17 novembre, le président russe Vladimir Poutine avait annoncé que les enquêteurs russes avaient trouvé les preuves qu'une bombe placée dans l'appareil était à l'origine du crash.

Le chef des services secrets russes avait précisé qu' "un engin explosif artisanal d'une puissance équivalente à 1 kg de TNT", avait explosé à bord. Réagissant immédiatement au communiqué du Caire, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a assuré aujourd’hui : "Je ne peux que rappeler les conclusions de nos experts et de nos services spéciaux, qui indiquent qu'il s'agit bien d'un acte terroriste".

La Russie, comme la Grande Bretagne, a interdit tout vol vers l'Egypte, ramenant également ses ressortissants à bord de vols spéciaux. Avec des impacts dramatiques pour l’économie du tourisme local très liée à ces deux pays.

Déni dans le crash des vols Flash Airlines et Egyptair 990

Ce n’est pas nouveau, l’aviation civile égyptienne a du mal à se conformer à la transparence des enquêtes sur les accidents. Le précédent crash majeur – celui du vol Flash Airlines Charm el-Cheikh/Roissy-CDG en 2004 – n’avait pas échappé à la chape de plomb, puis à la manipulation des conclusions. Le rapport final, deux ans plus tard, conclut à une défaillance technique.

Les enquêteurs français, eux, estiment que le pilote est responsable du crash, mais ce n’est pas politiquement correct. Le commandant de bord était, en effet, un général, ancien pilote de Mig et héros de la guerre du Kippour. Conclure que, victime d’une désorientation spatiale, il avait précipité l’avion dans la mer Rouge, était une atteinte intolérable à sa mémoire. Les enquêteurs égyptiens n’ont pas hésité à interpréter les dialogues dans le cockpit lors de la traduction entre l’arabe et l’anglais.

La "conclusion" sur les défaillances techniques a incité les familles de victimes (134 Français) à tenter d’attaquer Boeing et le constructeur du pilote automatique alors que les défaillances de la compagnie charter égyptienne concernant la formation de l’équipage et la maintenance étaient minimisées dans le rapport.

Déjà en octobre 1999, le crash du vol Egyptair 990, près des côtes américaines au large de Nantucket, ressemble au récent drame Germanwings. Mais, contrairement à l’Allemagne, l’Egypte n’a jamais reconnu que le copilote du Boeing 767 s’était suicidé emportant avec lui 216 personnes. L’enquête a été menée ici par le NTSB américain.

La lecture de l’enregistreur de vol montre que le commandant de bord quitte son siège pour aller aux toilettes. Le copilote annonce "maintenant, j'ai pris ma décision. Je mets ma foi dans les mains de Dieu", puis fait plonger l’avion.

Parmi les versions diffusées par les autorités égyptiennes, outre une panne technique et une action concertée du Mossad et de la CIA, le copilote aurait cherché à échapper à un missile.

Thierry Vigoureux

Div qui contient le message d'alerte

Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire

Mot de passe oublié

Déjà abonné ? Créez vos identifiants

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ? Remplissez les informations et un courriel vous sera envoyé.

Div qui contient le message d'alerte

Envoyer l'article par mail

Mauvais format Mauvais format

captcha
Recopiez ci-dessous le texte apparaissant dans l'image
Mauvais format

Div qui contient le message d'alerte

Contacter la rédaction

Mauvais format Texte obligatoire

Nombre de caractères restant à saisir :

captcha
Recopiez ci-dessous le texte apparaissant dans l'image
Mauvais format