La compagnie aérienne mise sur ce continent qui présente le trafic le plus stable et la clientèle la plus fidèle.
La stratégie de la compagnie place l’Afrique à la frontière des flux Europe-Asie. "Face aux crises et aux attentats que nous connaissons, la clientèle africaine réagit assez peu et les réservations ne baissent pas", constate Alexandre de Juniac, Pdg d’Air France-KLM, "malgré les événements, elle reste fidèle et peu de passagers sont motivés par le tourisme. En cas de problème, nous sommes souvent la dernière compagnie à quitter une destination et la première à y revenir".
Continent le plus turbulent avec presque une situation de crise chaque mois dans les escales, l’Afrique génère en même temps le trafic le plus stable. Et à l’occasion des 75 ans de la desserte Paris-Abidjan, la compagnie a fait le point sur sa stratégie.
Déjà elle promet de baisser les tarifs sur cette ligne dont elle a le monopole en direct depuis le retrait de Corsair, dont le retour serait attendu en juin prochain. Ainsi, des rencontres ont lieu avec le gouvernement ivoirien pour modérer les différentes taxes qui grèvent le prix des billets d’avion. Mais certains élus ivoiriens accusent la compagnie nationale française d’avoir augmenté ses tarifs de 20% au lendemain de l’arrêt des vols de Corsair, ce qui dément Air France.
Contrer la concurrence des compagnies du Golfe
A compter du 13 janvier, la compagnie déploiera sur la ligne en alternance Boeing 777 et A380. Les autres transporteurs, comme Brussels Airlines, Royal Air Maroc, Tunisair, Air Algérie et Turkish Airlines proposent des vols avec escale vers Paris ou la province à des tarifs concurrentiels qui font avaler la correspondance et l’éventuel allongement du parcours.
A Abidjan, Air France s’appuie aussi sur le transporteur local, Air Côte d’Ivoire (ACI), dont il est actionnaire à hauteur de 20%, et devrait offrir lors de la prochaine saison Iata, des vols en code share vers la sous-région.
C’est une solution pour proposer des dessertes les jours où il n’y a pas de vol direct de Paris vers Niamey, Ouagadougou, Lomé, Cotonou, etc. Ce mini-hub est complété par une autre plate-forme africaine à Nairobi où Kenya Airways, possédé à 20% par KLM, peut proposer une desserte de l’Afrique de l’Ouest mais aussi de l’Inde et de l’Asie. Air France-KLM quadrille ainsi les trois quarts de l’Afrique.
Il s’agit aussi de contrer la concurrence des hubs des compagnies du Golfe mais aussi de celles d’Ethiopian Airlines et de Turkish Airlines qui capturent les flux chinois vers l’Afrique passant autrefois par les capitales européennes.
T.V.