Le dossier de reprise de l'entrepreneur corse prévoit la suppression de 583 postes sur un total de 1 400 salariés au sein de la compagnie maritime.
Actualisé le 23 novembre à 14h30
Après des mois de reports et de suspens, le tribunal de commerce de Marseille a finalement annoncé vendredi qu’il choisissait le projet de Patrick Rocca, un homme d’affaires corse, pour reprendre la SNCM. Pour retrouver la rentabilité, celui-ci prévoit la suppression de près de 600 postes sur un total de 1 400 salariés dans la compagnie maritime qui a été placée en redressement judiciaire en novembre 2014.
Les marins ont immédiatement réagi en votant en assemblée générale une grève reconductible qui a débuté vendredi et qui était toujours en cours ce lundi. Ils ont également décidé d’occuper les navires effectuant les rotations avec la Corse et le Maghreb. Une réunion a eu lieu samedi à la préfecture à Marseille avec les différentes parties mais sans résultat.
La SNCM bientôt rebaptisée Compagnie Maritime Méridionale ?
Le dossier de reprise de Patrick Rocca faisait figure de favoris face aux trois autres projets déposés par le consortium d'entreprises corses Corsica Maritima, le groupe Baja Ferries et l'ex-directeur du port de Marseille Christian Garin, associé à l'armateur grec Arista.
Pour la reprise d'actifs estimés à 220 M€, l’entrepreneur a proposé 3,7 M€ relève le jugement, un montant qui, réévalué avec les charges et en fonction du périmètre de reprise de toutes les offres, atteint 11,6 M€. Il entend par ailleurs rebaptiser la SNCM en Compagnie Maritime Méridionale.
Seul bémol, patrick Rocca a fait l’objet de plusieurs condamnations pénales, notamment en février 2014 pour escroquerie et abus de bien social. Le procureur Brice Robin avait d’ailleurs déclaré lors de l'audience du 4 novembre "espérer de la droiture dans la gestion de ses différents patrimoines professionnels et personnels".
Sur la table du chef d’entreprise figure notamment la question des centaines de millions d'euros réclamés par les autorités européennes pour des aides jugées illégales de l’Etat français. Bruxelles n'a pour le moment donné qu'une "lettre de confort" aux candidats à la reprise et doit confirmer sa position.
Second défi auquel sera confronté Patrick Rocca : la question de la délégation de service public (DSP), un mécanisme de subventions dont bénéficient la SNCM et La Méridionale pour maintenir des lignes entre la Corse et le continent au nom de la continuité territoriale mais qui devra être modifiée à partir de 2016 en vertu d'une décision de justice.
Avec AFP