Bien que prudents à seulement quatre jours des attaques à Paris, les présidents du Snav et du Seto donnent leurs premières estimations des conséquences sur l’activité.
A la question, "pouvez-vous estimer l’impact des attaques de vendredi dernier sur l’activité touristique ?", René-Marc Chikli et Jean-Pierre Mas répondent en choeur "c’est prématuré !".
Difficile bien entendu de mesurer précisément les conséquences pour le secteur, et pourtant, les circonstances des attentats et les premières réactions des clients sont autant de facteurs qui permettent une première analyse de la situation.
René-Marc Chikli, le président du Seto, indique finalement qu’après un "samedi compliqué" consacré à la gestion logistique et l’information des clients, les tour-opérateurs membres du syndicat ne connaissent pas "de vague d’annulations".
En revanche, "il reste une inconnue sur les prises de réservations", à un moment où tous les acteurs, "les meilleurs comme les mauvais", assuraient être "au plus haut", comme l’avait d’ailleurs déjà constaté le Seto lors d’un point presse à l’IFTM Top Resa. Chez les voyagistes, on observait que "la pénibilité commençait à se faire longue, et que les clients réinvestissaient dans les voyages".
La même image que la Tunisie
Qu’en sera-t-il désormais dans un climat redevenu anxiogène? René-Marc Chikli est plus particulièrement inquiet sur le segment des nouveaux clients, qui risquent d’être plus difficiles à conquérir, surtout sur l’entrée de gamme, traditionnellement plus frileux.
De son côté, Jean-Pierre Mas estime que l’effet sur l’outgoing ne "devrait pas être long" alors qu’il craint logiquement un "impact très fort" sur l’activité réceptive, notamment auprès des clientèles très sensibles à l’aspect sécuritaire, comme les Chinois, les Japonais et les Américains.
Il en veut pour preuve l'annulation de plusieurs événements prévus dans les prochains jours et reportés en 2016 . "De l’étranger, nous sommes une destination touristique et présentons aujourd’hui la même image que la Tunisie" en matière de risque, estime-t-il. Avec un attentat qui constitue "une réplique" 10 mois après Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher, "l’onde de choc risque d’être plus profonde et étendue".
Les premiers effets se feront sentir sur les vacances de Noël et les périodes de soldes, qu’affectionnent particulièrement les clientèles porteuses pour la France, que sont les Etats-Unis et l’Asie. Un espoir cependant, que "les mesures fortes (en matière de sécurité, ndlr) annoncées rapidement puissent rassurer les marchés émetteurs".
Virginie Dennemont, à Marseille