
La compagnie échappe à la faillite et annonce d’importantes commandes d’avions.
Annoncée en juin, puis suspendue par la justice, la privatisation de la compagnie nationale TAP Portugal avait été attribuée après l’appel d’offres au consortium luso-américain Atlantic Gateway qui se rendait acquéreur de 61% des actions.
Le transfert au privé de cette société nationale, exigée par Bruxelles, rencontrait l’opposition du parti socialiste. Et celui-ci est en passe de prendre le pouvoir car le gouvernement conservateur actuel dirigé par Pedro Passos Coelho vit ses dernières heures depuis l’adoption de la motion de censure par la majorité de gauche le 10 novembre.
Mais le gouvernement encore en place a accéléré la procédure pour régler la vente de la compagnie aérienne lors du Conseil des ministres du 12 novembre. Cette recapitalisation va permettre aux nouveaux actionnaires d’injecter rapidement 150 millions d’euros dans l’entreprise pour lui éviter la faillite.
Selon la presse portugaise, il était d'urgent d'agir car la compagnie n’aurait pas pu payer les salaires dès le mois de décembre. TAP Portugal aurait connu le même sort que d’autres compagnies européennes comme Estonian Air ou Air Lituanica, condamnées récemment à la faillite.
Une commande de 53 Airbus
Cette privatisation de la TAP, inscrite au programme de redressement financier du Portugal conclu avec l’Union européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international, devrait alléger la dette portugaise d’environ 350 millions d’euros.
Le parti socialiste espère toutefois pouvoir ramener la prise de participation privée à 49%. Le régulateur des transports et la Cour des comptes auront donc le dernier mot.
Le consortium Atlantic Gateway, un groupe de transports dirigé par Humberto Pedrosa et l’Américano-Brésilien David Neeleman, affirme avoir les moyens de rentabiliser la TAP.
Premier signe fort, le repreneur annonce une importante commande de 53 Airbus, pour un montant de 8,51 milliards de dollars (au tarif catalogue), pour renouveler la flotte. TAP Portugal réceptionnera quatorze A330-900neo, qui remplaceront les douze A350-900 qu’elle avait commandés dès 2007 et dont elle attendait la livraison à partir de 2017, ainsi que quinze A320neo et vingt-quatre A321neo.
Premier dilemme à résoudre, le consortium a été créé par David Neeleman, le fondateur de JetBlue aux Etats-Unis puis d’Azul au Brésil. Or TAP partage ses vols avec la concurrente GOL. Autre inconnue, le rattachement de TAP Portugal à Star Alliance pourrait aussi être remis en question.
T.V.