Le groupe dirigé par Olivier Kervella doit déposer aujourd’hui avant minuit un projet de reprise du voyagiste auprès du tribunal de commerce de Toulouse.
Actualisé à 18h40
Les dès sont jetés. Comme annoncé par Les Echos dans son édition de lundi, NG Travel doit déposer aujourd’hui un dossier de reprise du groupe Fram dans les délais impartis par le tribunal de commerce de Toulouse, soit jusqu’à 23h45.
Soutenu par deux banques, le groupe dirigé par Olivier Kervella, ancien patron de Look Voyages, ne se lance toutefois pas seul dans cette aventure périlleuse en étant associé avec un partenaire financier privé qui devrait prendre 25% à 30% des parts, selon un entretien accordé à Tourmag ce matin. "ll s’agit d’un particulier ayant déjà eu des activités dans le tourisme", nous confie Olivier Kevella.
Il reste évasif sur le montant de la reprise, confidentiel, qui sera présenté au tribunal de commerce. Il précise toutefois que NG Travel assurera les acomptes clients pour les individuels et les groupes, soit un total de 7M€. Olivier Kervella à d’ailleurs contacté Raoul Nabet, président de l’APST, pour lui présenter son projet. "Il y aura évident aussi le coût de la relance et il faudra communiquer auprès des agences pour que Fram retrouve sa place. Les premiers mois seront difficiles, il ne faut pas se le cacher".
Le patron de NG Travel confirme qu'il serait mieux disant sur le plan social et conserverait davantage de salariés pour avoir une chance de l’emporter face à l’offre de Karavel/Promovacances. Ce dernier avait annoncé vouloir supprimer de 25% à 30% des effectifs du groupe. Oliver Kervella entend se rendre à Toulouse le 12 novembre (et le 13 chez Plein Vent) pour expliquer son projet aux salariés de Fram, dévoiler le nom de son partenaire financier et préciser au CE le nombre d’emplois qui serait conservé.
"Fram possède des équipes qui ont beaucoup d’expérience. Nous reprendrons plus de salariés
que Karavel. Cela nous semble viable dans notre business plan", nous précise-t-il.
Dans le cadre de cette restructuration, les cinquante agences du réseau Fram Agences ne seraient toutefois pas toutes conservées. Karavel/Promovacances avait pour sa part identifié comme déficitaire une quinzaine de boutiques du réseau intégré. "Nous allons conserver la moitié des agences car nous avons besoin d’un réseau pour vendre Fram, Plein Vent mais aussi pour distribuer Boomerang et Pomoséjours", explique Olivier Kervella. Le dirigeant ne semble en revanche pas intéressé par la reprise des filiales à l'étranger.
Olivier Kervella veut s'installer à Toulouse pour redresser Fram
Face à Karavel qui est soutenu par le fonds LBO France, Oliver Kervella considère que son projet est industriel avec un objectif de retour à l’équilibre en 2016 et les premiers bénéfices réalisables dès 2017, soit un an plus tôt que celui visé par son concurrent. Pour prouver que cela est possible, il met en avant son action à redresser les comptes de Look Voyages entre 2004 et 2006 passant "d’une perte 19M€ à un bénéfice de 13M€ trois ans plus tard".
Il rappelle que beaucoup d’anciens de Look Voyages sont présents chez NG Travel et apporteront leur aide et expérience au redressement du TO. Et d’annoncer : "Je veux mettre toute mon énergie au service de Fram en prenant la présidence du groupe et en m’installant à Toulouse. Un DG ne me remplacera que quand la situation sera redevenue positive".
Côté production, NG Travel entend faire jouer les synergies pour les achats dans l’aérien et la complémentarité dans l’hébergement entre ses Kappa Clubs positionnés sur le haut de gamme dans de petites structures et plutôt en long-courrier (Thaïlande, République dominicaine, Mexique, Bali…) alors que les Framissima sont sur un créneau milieu de gamme en moyen-courrier dans des hôtels de taille plus grande.
Le dirigeant est aussi très intéressé par Plein Vent car le TO filiale du groupe Fram "est présent sur le bassin méditerranéen avec des prix agressifs. Nous pouvons aussi les aider sur les groupes. Des synergies pourront être mises en place avec Boomerang dont les bureaux sont à Nice".
Et Olivier Kervella de conclure : "nous avons les clés pour redresser Fram et Plein Vent. Les grandes marques ne meurent jamais mais j'espère que la décision du tribunal sera rapide car chaque jour est compté pour réussir la relance de Fram".
S.J.