
Le Quai d’Orsay a mis à jour hier soir ses conseils aux voyageurs, emboitant le pas aux autorités britanniques qui tentent actuellement de rapatrier leurs ressortissants.
La France "déconseille" depuis hier soir à ses ressortissants d'aller à Charm el-Cheikh dans la péninsule égyptienne du Sinaï d'où est parti l'avion russe victime d'un crash samedi, sauf "raison impérative, notamment professionnelle", peut-on lire sur le site "conseils aux voyageurs" du Quai d’Orsay.
En conséquence, Charm-el-Cheikh, qui faisait jusque-là objet d’une fiche "jaune", c’est-à-dire que la vigilance doit être renforcée mais que le voyage n’est pas déconseillé, a viré au orange. Cet avis du Quai d'Orsay concerne aussi la ville de Taba, également dans le Sinaï.
Cette mesure reste cependant de faible portée car le nombre de Français de passage à Charm el-Cheikh et Taba n'est estimé qu'à quelques dizaines et elle aurait été prise "par mesure de précaution tant que les résultats de l'enquête ne sont pas connus".
Le SNAV a confirmé que "seules quelques centaines de touristes français sont actuellement présents en Egypte" et que la plupart ne se trouvent pas dans des zones "balnéaires" comme Charm el-Cheikh mais sur des sites "culturels".
29 vols spéciaux pour rapatrier les touristes britanniques
De son côté, la Grande-Bretagne n’a pas attendu les conclusions de l’enquête sur le crash de l'avion russe pour prendre des mesures.
Depuis hier, le Royaume-Uni s’organise pour rapatrier au plus vite ses 20 000 ressortissants actuellement en vacances à Charm el-Cheikh et a mis en place 29 vols spéciaux rien que sur la journée d’aujourd’hui.
Le Premier ministre David Cameron a souligné jeudi que ces mesures avaient été prises "en raison de renseignements et d'informations que nous avons reçues nous faisant craindre qu'il était plus que probable qu'il s'agisse d'une bombe terroriste".
La Belgique a, elle aussi, formellement déconseillé hier à ses ressortissants de se rendre à Charm el-Cheikh. "Nous déconseillons aux Belges de se rendre à Charm el-Cheikh (...) temporairement, en attendant des garanties sur la sécurité de l'aéroport", a déclaré le ministre belge des Affaires étrangères Didier Reynders.
La relance de la destination au niveau touristique, qui devait se matérialiser par l’investissement d’un milliard de dollars pour renforcer notamment le marketing de la destination et améliorer l'accessibilité aérienne en vue de retrouver, dès 2016, les niveaux d’avant la révolution, semble très compromise.
C.P.