Menu
S'identifier
Transport

aérien - Crash en Egypte : les zones interdites de survol en question


Publié le : 03.11.2015 I Dernière Mise à jour : 03.11.2015
Image
I Crédit photo L'espace aérien international comprend des zones de survol interdit ou restreint. ©DR

Les avions de ligne doivent parfois composer avec les missiles et les drones. L'OACI publie une liste des zones interdites ou restreintes, et les plans de vols complètent le dispositif.  

Le crash de l’A321 russe en Egypte, après celui du Boeing B777 du vol MH17 en Ukraine, rappelle à la communauté aéronautique qu’un avion peut être une cible. Les dernières informations sur le vol K-9268 de Charm el-Cheikh à Saint-Pétersbourg confirment toutes que la dislocation a eu lieu en vol.

L’explosion a été perçue par un satellite américain qui n’a toutefois pas enregistré auparavant le dégagement de chaleur lié à un tir de missile. La thèse d’un problème majeur à bord ou d’une bombe se renforce donc. A confirmer ou à infirmer après l’analyse des enregistreurs de vol prévue aujourd’hui au Caire.

Après l’accident de l’A321 russe, Air France, Lufthansa et Emirates ont annoncé que leurs avions ne survoleraient plus le Sinaï. La vraie raison vient d’Eurocontrol à Bruxelles, qui centralise les plans de vol. L’organisme européen a décidé de bloquer tous les plans de vol indiquant "PASOS", le point séparant les zones de contrôle de Larnaca et du Caire et permettant de traverser le Sinaï.

Hormis cette dernière mesure, les zones de survol interdites sont essentiellement l’Ukraine après la destruction du Boeing B777 du vol MH17, la Syrie, l’Irak, la Libye et le Yémen. Ce sont des régions de conflit ouvert où des missiles sophistiqués à longue portée peuvent être tirés du sol ou d’avions de chasse par les forces en présence.

Au-dessus d’autres pays, des survols sont possibles, mais uniquement à haute altitude de croisière d’environ 7 300 mètres au-dessus de l’Iran, l’Afghanistan, le Pakistan, le Soudan et la Somalie.

Récemment s’est posé le problème des tirs depuis les bateaux de guerre russes en mer Caspienne à destination de la Syrie et de l’Irak. Ces missiles de croisière survolent le Nord de l’Iran au ras du sol, entre 5 et 15 mètres, et ne présentent pas de risque pour les routes aériennes qui, de Turquie, conduisent en Asie du Sud-Est. Ainsi, le 7 octobre dernier, les 26 missiles tirés de la mer Caspienne sont passés sous les avions de ligne volant sur la route Istanbul-Dubaï. L’Agence européenne pour la sécurité aérienne (AESA) publiait néanmoins une mise en garde le 9 octobre.

La liste des zones à éviter sur le site Internet de l'OACI

L'altitude minimum requise permet surtout aux avions de ligne d’être hors de portée des missiles légers Manpads, ceux que l’on trouve en nombre chez les trafiquants d’armes. Ils peuvent être tirés par un terroriste de base, très peu formé, qui aperçoit un avion. Les avions de ligne sont hors de portée sauf si l’un d’eux rencontre un problème de pressurisation et doit descendre pour permettre aux passagers de respirer.

Les drones militaires, de plus en plus nombreux, sont des aéronefs pilotés, certes à distance. Leurs pilotes disposent de toutes les informations (radars, plans de vol) permettant d’éviter des collisions. En cas de phase de vol où celui-ci est autonome, le drone dispose des technologies pour détecter les autres avions et les éviter.

La liste des zones à éviter (Conflict Zone Information Repository), diffusée par les autorités de l’aviation civile, que l’on peut trouver sur le site de l'OACI (Organisation de l'aviation civile internationale), n’est pas exhaustive et on peut y ajouter globalement toutes les zones de guérilla dans le monde.

On y trouve généralement des missiles légers destinés à détruire des avions et des hélicoptères des forces armées. Ils peuvent atteindre un avion de ligne volant à basse altitude, en approche ou au décollage d’un aéroport mal sécurisé. Citons en Amérique du Sud la Colombie, en Afrique le Mali, le Niger, le Nigéria, l’Ouganda et plusieurs autres pays sous influence Boko Haram. L’Inde orientale (Assam) est concernée par ces zones grises, de même que la Corée du Nord.

En pratique, les compagnies ne volent pas n’importe où à l’aveuglette. Avant chaque voyage, les pilotes trouvent dans leur dossier de vol une liste de NOTAM (note to airmen) qui décrivent les zones dangereuses à éviter. Le plan de vol est construit en conséquence.

Sur la route de l’Asie, le contournement de la Syrie et de l’Irak allonge le temps de vol d’une dizaine de minutes. L’ex-Yougoslavie a été longtemps évitée. De plus, pendant tout le vol, les informations sont remises à jour en permanence avec les aviations civiles et les services diplomatiques compétents, puis transmises, par radio ou par liaison de données, du centre de contrôle des opérations de la compagnie aux avions en vol. Des vols sont ainsi régulièrement déroutés de Beyrouth ou de Tel-Aviv quand la tension monte.

Thierry Vigoureux

Div qui contient le message d'alerte

Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire

Mot de passe oublié

Déjà abonné ? Créez vos identifiants

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ? Remplissez les informations et un courriel vous sera envoyé.

Div qui contient le message d'alerte

Envoyer l'article par mail

Mauvais format Mauvais format

captcha
Recopiez ci-dessous le texte apparaissant dans l'image
Mauvais format

Div qui contient le message d'alerte

Contacter la rédaction

Mauvais format Texte obligatoire

Nombre de caractères restant à saisir :

captcha
Recopiez ci-dessous le texte apparaissant dans l'image
Mauvais format