L’ancien patron du FMI a livré aux participants du colloque APG, qui se déroule actuellement à Marrakech, sa vision de l’avenir du transport aérien.
A Marrakech, le colloque annuel d’APG sur la distribution dans le transport aérien APG World Connect se tient actuellement au centre de congrès de La Palmeraie. Pour l’occasion, il a reçu ce matin Dominique Strauss-Kahn, venu en voisin puisqu’il séjourne désormais en permanence dans la Ville Rouge. Demain, le sujet brulant de la NDC sera abordé.
Intervenant sur la croissance du transport aérien dans un monde politiquement instable, DSK a dressé un panorama de l’économie et des prévisions de croissance pour 2016 qui ne sont pas très rassurantes. La croissance mondiale dans l’année à venir est prévue à -0,3%, zéro en France et en zone euro, toutefois positive en Europe émergente. La Russie affiche -0,8% et le Brésil -1,7%.
Dans ce contexte, DSK se demande si l’avenir du transport aérien est rose. On connaît l’importance de ces indicateurs. En effet, un point de hausse du PIB génère deux points de trafic aérien. A cela, il faut ajouter le facteur démographique, à condition qu’un accès de masse à l’avion soit possible. Mais DSK tempère ses propos avec des facteurs favorables comme le bas prix du carburant et celui peu élevé du crédit.
Bientôt des vols low cost long-courriers
Concernant les low cost, "personne n’a envie de payer plus cher pour quelque chose qui n’est pas mieux. Or, une low cost de qualité n’est pas très loin d’une compagnie qui n’est pas low cost et qui dans sa catégorie n’est pas de bonne qualité", constate l’ancien président du FMI.
Un point de vue partagé par Marc Rochet, Pdg d’Air Caraïbes, qui place le consommateur au centre du métier et assimile le transport aérien à une industrie de services. Le patron d’Air Caraïbes a insisté sur les conséquences dramatiques qu’aurait dans l’opinion publique un accident d’une compagnie low cost.
Aussi considère-t-il que la formation à la sécurité des vols d’EasyJet ou de Ryanair est ce qui se fait de mieux aujourd’hui. "Chez eux, un pilote qui fait une erreur a une deuxième chance et un réentrainement. Après, c’est la porte", souligne-t-il. "Je crois donc au développement du low cost et je ne vois pas pourquoi ça ne marcherait pas sur les vols long-courriers", renchérit DSK, modéré par Marc Rochet qui considère qu’il s’agit toutefois d’un marché de niche.
On sait qu’Air Caraïbes va prochainement annoncer la ou les destinations de sa filiale low cost long-courrier qui démarre avec un Airbus A330 en juin prochain. Peut-être que le créateur de celle que l’on appelle Sunline n’a pas envie de voir trop de concurrents sur ce marché…
T.V.