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Production

Fram version Karavel : à quoi peut-on s'attendre?


Publié le : 27.10.2015 I Dernière Mise à jour : 27.10.2015
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Très discret, Alain de Mendonça, Dg de Karavel-Promovacances, pourrait presque doubler la taille de son groupe avec la reprise de Fram. ©CC I Crédit photo

Tour Hebdo se penche sur le scénario qui pourrait attendre Fram dans les prochains mois si le tribunal de commerce accorde sa reprise au groupe Karavel.

La direction générale de Fram a confirmé ce matin dans un communiqué travailler à un processus de cession avec le management de Karavel et son actionnaire de référence, le fonds LBO France.

N’ayant jamais caché son intention de reprendre Fram à la barre du tribunal de commerce, Karavel semble en passe de toucher au but. D’autant que l’agence en ligne bénéficierait de l’appui de certains actionnaires (Marie-Christine Chaubet avec 37%, et Air France à 9%), du Comité interministériel de restructuration industrielle (Ciri) du ministère de l’Economie et, surtout, de l’APST qui espère ainsi limiter au maximum le coût de cette défaillance dans ses propres comptes.

Une facture de 50 M€ pour reprendre l’un des premiers TO français ?

Contactée par Tour Hebdo, la direction de Karavel n’a pas souhaité s’exprimer, se contentant de déclarer que les informations parues dans la presse sont exactes. Le quotidien Le Monde précise que Karavel serait prêt à investir 50 M€ pour reprendre et relancer le groupe Fram, sachant que le TO aurait un besoin urgent de 20 M€ de trésorerie, selon Les Echos. Face à la dégradation des comptes de Fram et afin d’être certain de remporter la mise, Karavel aurait donc accepté d’augmenter son investissement puisque l’on évoquait il y a encore quelques semaines la somme de 30 M€.

Après avoir déjà repris à la barre du tribunal Switch/Partir Pas Cher en 2008 et Ecotour en 2014 (les rachats d’ABCroisières et d’Un monde à deux ont été réalisés par croissance externe "classique"), Karavel, aidé par LBO France, n’aura toutefois pas cassé sa tirelire pour mettre la main sur un groupe touristique qui représente un chiffre d’affaires (CA) de 373 M€ en 2014.

De quoi donner un coup d’accélérateur à sa croissance, Alain de Mendonça, le directeur général du groupe Karavel/Promovacances, ayant précisé que sa feuille de route était d’atteindre les 500 M€ de CA en 2018 contre 430 M€ en 2013 (chiffres déclaratifs car les comptes ne sont pas déposés au greffe).

La disparition d’au moins 25% des emplois?

Mais que compte faire Karavel/Promovacances de Fram dans le cas où sa proposition de reprise l’emporterait ? La direction de Fram dans son communiqué précise que la proposition de Karavel permettra "la sauvegarde de la très grande majorité des emplois". Pour autant, Fram ne pourra pas faire l’impasse sur un plan social, certaines sources évoquant déjà une coupe de 25% dans les effectifs. Cela pourrait toutefois être plus, Karavel disposant déjà de ses propres services de production, d’achats, de marketing…

Fram compte aujourd’hui quelque 600 salariés, dont 284 pour les Voyages Fram et 320 environ pour Fram Agences. A cela il faut ajouter les employés à destination et la soixantaine de personnes à Saint-Laurent-du-Var chez Plein Vent.

Fram, une belle marque du tourisme hexagonal

Ce qui intéresse Karavel, c’est d’abord la marque Fram, connue du grand public pour ses "voyages à la framçaise", et pesant encore 400 000 clients par an. Alors que Karavel peine à se départir d’une image low cost avec ses marques comme Promovacances et Partir Pas Cher, Fram va lui apporter un positionnement de généraliste milieu de gamme. Il trouve également dans la corbeille une belle marque clubs avec les Framissima. Concernant la question "des prix abordables", on peut faire confiance aux équipes de Promovacances pour sortir des prix attractifs afin de relancer les ventes.

L’importance du réseau Fram Agences

L’autre filiale qui intéresse Karavel est le réseau Fram Agences d’une cinquantaine de points de vente qui va permettre de compléter son maillage de 47 boutiques Promovacances. Après être devenu un spécialiste du Web, le TO ouvre en effet une agence par mois depuis dix-huit mois dans le cadre d’une stratégie Web to store, afin notamment de rassurer ses clients online et d’accroître sa visibilité. Là aussi, Karavel va prendre de l’avance sur son plan de marche puisque l’objectif était initialement d’atteindre les 75 agences en 2017. Les boutiques Fram déficitaires seront soit restructurées, soit vendues, soit fermées.

Pour distribuer ses futurs produits Fram, Karavel pourra en outre compter sur les 80 agences Ambassades Fram et les anciens accords de Fram avec les réseaux. Karavel est en effet aujourd’hui peu présent en BtoB hormis via sa marque Megavacances.

L'avenir de Plein Vent et Fram en question

D’autres activités pourraient être cédées, comme Plein Vent, filiale à 100% qui pèse 100 000 clients et 82 M€ de CA. Karavel dispose en effet déjà d’un large éventail de marques, à moins qu’il ne choisisse de laisser mourir Plein Vent comme il l'a fait pour Switch.

Avec 350 clients dont des entreprises locales dans l’aéronautique mais aussi des collectivités comme la mairie de Toulouse et Toulouse Métropole, Fram Affaires pourrait aussi suivre le chemin de la cession. L’agence de Blagnac CTA Events (Tourcom), citée par le quotidien local La Dépêche du Midi comme un potentiel candidat, nous a toutefois démenti tout intérêt pour une reprise de l’activité business travel de Fram.

Quid des intérêts des fournisseurs ?

"Karavel est composé de bons gestionnaires. Ils vont réussir à gagner de l’argent sur le dos(sier) de Fram", considère un ancien du groupe qui n’a pas gardé qu’un bon souvenir des méthodes en place. Concernant, enfin, la question de "la préservation des intérêts des fournisseurs", comme le dit si bien la direction générale de Fram, un autre professionnel qui a également connu le groupe de l’intérieur témoigne : "Comme lors de ses précédentes reprises au tribunal de commerce, Karavel va prendre le passif mais demander aux créanciers d’effacer l’ardoise à hauteur de 50% avec en échange l’assurance de continuer à travailler avec eux".

Mais ce scénario de reprise ne tient la route que dans le cas d’un redressement judiciaire express en mode "prepack" (avec un mandataire ad hoc). Dans le cas d’une procédure classique, Fram pourrait être vendu à la découpe, au plus offrant afin de rembourser les créances (fournisseurs, Etat…), avec le risque pour Karavel de voir d’autres acteurs touristiques sortir du bois, intéressés qui par le TO, qui par les agences…

Stéphane Jaladis

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