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Transport

Air Madagascar change de DG pour sortir de l’impasse


Publié le : 14.10.2015 I Dernière Mise à jour : 14.10.2015
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Air Madagascar a passé avec succès l’audit de sécurité IOSA de IATA. I Crédit photo ©DR

Spécialiste du redressement de compagnies aériennes, Gilles Filiatreault se donne un an pour rendre la mariée belle.

Il existe dans le monde quelques dirigeants du transport aérien qui se sont fait la spécialité de redresser des compagnies en situation désespérée. C’est le cas de l’allemand Christoph Müller au chevet de Malaysia Airlines après avoir soigné Aer Lingus et Sabena. Ancien de Lufthansa, Virgin Australia, Fiji Airways, Stefan Pichler se penche quant à lui sur le sort d’AirBerlin.

Air Madagascar a, de son côté, fait appel à un chasseur de tête pour lui trouver le "pompier" apte à reprendre la direction générale de la compagnie vacante depuis trois mois, suite à une grève de six semaines. Le canadien Gilles Filiatreault a été recruté, fort de son expérience en matière de redressement qu’il exerçait encore récemment dans une compagnie d’Asie centrale.

En présence de Léon Rajaobelina, président du conseil d’administration d’Air Madagascar, et de Holitina Rakotondrainibe, directrice financière, il a décrit à Tour Hebdo sa feuille de route lors de son passage à Paris. "Retrouver la stabilité des opérations aériennes accompagnée d’une qualité de services est ma priorité", explique-t-il après une période troublée par des retards et des annulations.

"Je veux une coordination entre tous les secteurs de la compagnie et le respect des procédures. A tous les niveaux, chaque employé doit se comporter comme un directeur général et analyser quelles sont les conséquences, notamment financières, de la moindre action".

Sortir de la liste noire européenne

Air Madagascar compte actuellement 1200 salariés et 200 autres chez les prestataires directs. Des réductions d’effectifs sont-elles prévues ? Gilles Filiatreault ne répond pas mais souligne que la compagnie, comme les autres, ne contrôle que 35% de ses coûts, n’ayant pas la maitrise des prix du carburant, des assurances, des redevances aériennes, etc. Or, les salaires à Madagascar sont déjà très bas par rapport à la concurrence. Aussi rencontre-t-il ces temps ci les grands comptes de la compagnie comme ATR, Airbus, Air France industries, etc. pour renégocier les contrats.

Objectif : réduire la dette d’exploitation de 38 millions de dollars d’ici à six mois. Puis, courant 2016, des investisseurs privés seront recherchés. "Mais l’état malgache restera majoritaire", précise Léon Rajaobelina. Air Madagascar pourrait devenir belle à marier dans près d’un an.

Mais au préalable, Air Madagascar doit sortir de la liste noire européenne. Cela semble en bonne voie et une nouvelle visite des experts de l’Agence européenne de la sécurité aérienne est prévue sur place en février. Il semble que la compagnie elle-même ait redressé la barre car Air Madagascar a passé avec succès l’audit de sécurité IOSA de IATA, demandé notamment aux transporteurs qui veulent entrer dans une alliance.

En revanche, la situation n’est pas claire vis-à-vis de l’aviation civile malgache qui n’assure pas son rôle de contrôle, du moins avec les méthodes habituelles du transport aérien.

Cette situation pénalisante oblige la compagnie malgache à exploiter un des deux Airbus A340 achetés à Air France avec un certificat de transporteur islandais pour aller à Paris et à Marseille. L’autre peut voler vers l’Asie sans restriction. Gilles Filiatreault souhaite renégocier avec les autorités européennes cette limitation génératrice de retards et d’annulations, ce qui permettrait aussi l’été prochain d’ouvrir de nouvelles destinations vers la Russie, la Pologne, les pays scandinaves, etc. Madagascar vise un million de touristes en 2020.

Le trafic vers la France représente 222 000 passagers par an (en baisse de 2,4%), partagés à 50-50 avec Air France. Le coefficient de remplissage atteint 70% mais la baisse de trafic attribuée à Air Madagascar frôle les 7%.

Autre défi à relever, l’open sky arrive à Madagascar et déjà une compagnie locale est née : Madagasikara Airways, qui s’attaque aux liaisons domestiques, les seules qui soient actuellement rentables.

T.V.

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