Le ministre de l’Economie a ouvert le congrès de la FNTV en présentant les premiers effets de sa loi sur la croissance et l’emploi dans le secteur de l’autocar.
A l’origine de la loi pour la croissance, l’activité et l'égalité des chances, dont une partie était consacrée à la libéralisation des lignes nationales en autocar, c’est tout naturellement qu’Emmanuel Macron a ouvert le 23ème congrès de la FNTV.
Très à l'aise face à une salle conquise, le ministre de l’Economie estime avoir créé "un choc d’activité dans un secteur qui possédait un potentiel de croissance immense mais qui était entravé par une réglementation contraignante". Et de rappeler l’exemple allemand où, suite à la déréglementation, le marché des voyages en autocar pèse désormais 8 millions de passagers par an.
Le ministre espère 2 000 emplois directs créés fin 2016
Après son introduction, Emmanuel Macron a présenté les premiers résultats après deux mois d’application de la loi qui porte son nom, estimant que "250 000 personnes ont été transportées soit déjà deux fois plus qu’en 2014" et qu’elle permet "la création de 80 emplois par jour".
Son objectif est de "22 000 emplois directs à l’horizon 2025", sans compter les emplois indirects dans les services, l’accueil, le commercial, la maintenance et la construction industrielle d’autocars en France. "D’ici fin 2016, les estimations portent sur la création de 200 lignes et de 2 000 à 3 000 emplois".
Il estime en outre que si la loi "va développer le voyage en autocar, elle va aussi bénéficier au transport en général. Si l’ouverture est bien régulée, les différents modes de transport ne vont pas rivaliser entre eux mais se compléter. Il faut travailler la multimodalité et l’intermodalité".
Ce choc de mobilité avec une meilleure couverture du territoire doit amener à plus de croissance selon lui : "la mobilité c’est un facteur de compétitivité, de productivité et donc de croissance pour l’économie toute entière".
Concernant l'ouverture du secteur, le ministre a ensuite insisté sur le fait que "ce n'est pas la loi de la jungle. Des règles ont été éditées afin de définir un cadre clair, équilibré et transparent". Et de citer les obligations imposées en matière de sécurité routière, d’accès aux personnes à mobilité réduite et au respect des normes environnementale.
L’Arafer comme nouvel arbitre du transport en autocar
La question des dessertes inférieures à 100 km reste néanmoins posée. Avec la nouvelle loi, les opérateurs n’ont plus besoin d’autorisation pour ouvrir une ligne mais les régions ou départements ont deux mois pour la contester auprès de l’Arafer qui devra ensuite rendre un avis motivé et dire s’il y a concurrence et perturbation du service sur des lignes conventionnées (de train ou de bus). Cette autorité publique dirigée par Pierre Cardo doit entrer en service officiellement demain suite au décret publié ce matin.
Emmanuel Macron a enfin précisé qu’il fallait relever "le défi des gares routières" avec un dernier texte en suspens. Un projet d’ordonnance pour définir les conditions de leurs ouvertures et activités (avec leur partage ou non entre plusieurs opérateurs notamment) sur le territoire national sera présenté d’ici la fin du mois aux professionnels avant une validation prévue d’ici fin 2015 ou début 2016.
Une phase de recensement de l’existant est en cours. "Les gares en place pourront être utilisées et améliorées mais certains opérateurs feront le choix d’avoir leur propre infrastructure. Il faut avoir un déploiement organisé des acteurs", rappelle-t-il.
Et le ministre de conclure en s’adressant aux professionnels du transport en autocar : "Nous avons fait notre part du travail, sorti les décrets de manière très rapide après la promulgation de la loi. Je passe aujourd’hui le témoin de la réforme à ceux qui vont la faire vivre pour qu’elle soit harmonieuse. C’est désormais à vous de jouer pour créer de l’activité et de la croissance !"
S.J.