La semaine s’annonce cruciale pour le voyagiste qui tangue entre une éventuelle reprise par le chinois HNA et un retour dans le jeu de Karavel.
Les rumeurs allaient bon train la semaine dernière sur l’IFTM Top Resa sur le fait que le groupe chinois HNA allait racheter Fram ou finalement jeter l’éponge. Selectour Afat, qui envisage de prendre autour de 10% de la holding qui rachèterait le groupe toulousain en tandem avec HNA, était dans l’attente des informations en provenance de Chine compte tenu du décalage horaire. Le "no comment" prévaut à nouveau aujourd’hui du côté du réseau volontaire, dont les équipes étaient de surcroît en séminaire à Barcelone.
Ce silence ne laissait présager, pour certains, rien de bon, l’audit mené par le cabinet Deloitte étant terminé depuis le 18 septembre, et la réponse de HNA ayant déjà été repoussée par trois fois, "le 21, puis le 28 et enfin le 1er octobre", selon le journal Les Echos de ce matin. "Notre timing n’est pas celui des Chinois, leur priorité était clairement Globalia plutôt que Fram", confie en interne un responsable de Fram.
Selon des informations parues en Espagne en fin de semaine dernière, HNA va en effet acquérir auprès de minoritaires 48,4% du groupe espagnol (3,3 milliards d'euros de CA en 2014) qui détient ou exploite des hôtels, la compagnie aérienne Air Europa, les agences de voyages Halcon Viajes et Viajes Ecuador, le voyagiste Travelplan, etc.
La situation mérite désormais d’être clarifiée au plus vite pour Fram, dont la semaine s’annonce cruciale, mais aussi pour la distribution, certaines informations faisant état d’agences qui freinent les ventes sur le TO au profit de concurrents en attendant que soit levée l’incertitude sur son avenir.
En l’absence de réponse rapide des Chinois, certains évoquent l'échéance de vendredi prochain ; Fram se dirigerait en effet tout droit vers le dépôt de bilan. Avec à la clé le retour dans la course du groupe Karavel/Promovacances qui n’a jamais caché sa volonté de reprendre le groupe Fram à la barre du tribunal de commerce.
Un trio à 49% en faveur de Karavel ?
Une solution 100% française qui aurait, selon Les Echos, désormais les faveurs d’Air France, actionnaire à hauteur de 8,71% de Fram, qui est l’un de ses clients, mais surtout de l’ancienne présidente du directoire du groupe Marie-Christine Chaubet, la fille du fondateur et ex-dirigeant Philippe Polderman, et de sa fille Marie-Odile Chaubet, qui possèdent à elles deux environ 40% des parts.
Selon le quotidien économique, "le projet de Karavel, qui s’inscrit dans le cadre d’un plan de continuation, représente un investissement de 100 M€, couvrant le dédommagement des actionnaires et des créanciers, le financement des pertes et les investissements".
Et d’ajouter que l’actionnaire de référence de Karavel, LBO France, à même fait un pas en direction de HNA en lui proposant de s’associer à son projet.
Si ce dernier est aussi abouti, on se demande toutefois pourquoi il n’a pas fait l’objet d’une offre ferme ces dernières semaines, ce qui aurait pu faire gagner un temps précieux à Fram qui a, toujours selon Les Echos, besoin urgemment de 10 M€ de fonds propres.
S.J.