Des grévistes ont pris le DRH d'Air France à partie, et lui ont notamment arraché sa chemise. Manuel Valls s'est dit "scandalisé" par des "violences inacceptables".
Actualisé à 14h56
Le comité central d'entreprise (CCE) d'Air France, interrompu dans la matinée à la suite de l'agression de membres de la direction par des salariés en colère, ne reprendra pas lundi, ont indiqué à l'AFP plusieurs sources syndicales.
Contactée, la direction n'a pas souhaité commenter cette information. Plusieurs centaines de salariés ont fait irruption dans la salle où se tenait le CCE, au moment où la direction confirmait un plan de restructuration menaçant 2 900 postes.
Le directeur des ressources humaines Xavier Broseta a notamment été violemment pris à partie dans la cohue.
Manuel Valls s'est dit "scandalisé" par les violences physiques en marge du comité central d'entreprise (CCE) d'Air France et a apporté "tout son soutien" à la direction du groupe, dans une déclaration à l'AFP lundi, lors de son déplacement au Japon.
"Le Premier ministre est scandalisé par les violences inacceptables auxquelles se sont livrés des manifestants en marge du CCE d'Air France. Il exprime tout son soutien à la direction d'Air France, à Frédéric Gagey et à Xavier Broseta, agressé physiquement lors de la séance. La situation de l'entreprise est difficile, mais rien ne justifiera jamais de tels débordements", a déclaré le Premier ministre depuis Tokyo.
Une plainte sera déposée pour violence aggravée, indique la direction
L'entourage du Premier ministre rapporte que Manuel Valls a tenu à contacter le Pdg d'Air France-KLM, Alexandre de Juniac, afin de lui adresser un message de soutien aux membres du personnels et de la direction violemment pris à partie par les manifestants.
Selon la direction d'Air France, les violences ont eu lieu en marge du CCE au cours duquel 2 900 suppressions d'emplois ont été annoncées dans le cadre d'un plan de restructuration. Le DRH Xavier Broseta a été physiquement pris à partie et a été évacué après avoir eu sa chemise arrachée, selon un photographe de l'AFP.
"Une plainte sera déposée pour violences aggravées", a indiqué la direction dans un communiqué transmis à l'AFP, dénonçant "le fait d'individus isolés particulièrement violents, alors même que la manifestation des personnels grévistes se déroulait jusqu'alors dans le calme".
De leur côté, les syndicats appellent au calme. La CFDT d'Air France a notamment "condamné sans réserve et avec la plus grande fermeté les violences indignes survenues" lundi matin et a appelé "à une reprise immédiate des négociations". Le syndicat a réaffirmé aussi "son opposition" au plan de la direction prévoyant une réduction de l'activité.
La Fnam (Fédération nationale de l'aviation marchande) "condamne" elle aussi "avec la plus grande fermeté ce comportement qui date d’un autre âge. En cette période particulièrement difficile pour la compagnie Air France et plus généralement pour l’ensemble des compagnies aériennes françaises, la Fnam en appelle au respect d’autrui et apporte son soutien au management de l’entreprise", a déclaré la fédération dans un communiqué.
Plus ambiguë, la réaction de la CGT, qui assure avoir "prévenu" la direction que la situation pourrait dégénéner, l'appelant à renforcer la sécurité. "Comme d'habitude, elle ne nous a pas écoutés, maintenant, qu'elle en assume les conséquences" a déclaré à l'AFP Mehdi Kemoune, secrétaire général adjoint du syndicat.
Avec AFP