
Michael O’Leary, le Pdg de la compagnie, exclut pour l’instant d’opérer à Orly ou à Roissy-CDG.
Michael O’Leary, le Pdg de Ryanair, a profité de l'IFTM Top Resa pour présenter ce matin le programme d’été 2016 au départ de Paris-Beauvais. Avec 43 lignes et 3,6 millions de passagers attendus, l’aéroport picard verra les fréquences des vols augmenter vers Oujda, Palerme et Vilnius.
Ryanair, qui opère maintenant sur des aéroports principaux comme Amsterdam, Cologne ou Copenhague, ne prévoit toujours pas, en France, de voler au départ de Roissy-CDG ou d’Orly. "Aéroports de Paris est marié avec Air France et EasyJet", explique Michael O’Leary avec une déclaration à l’emporte-pièce dont il a le secret.
Il avoue ne pas avoir lié de contact direct avec ADP ni avec le ministère français des Transports, gardant une certaine rancune à la suite des ennuis judiciaires qu’il connaît à Marseille, où Ryanair est accusé, entre autres, de travail dissimulé. Dans ce dernier cas, il fait état d’une collusion entre le gouvernement et Air France "qui ferait mieux de se préoccuper de réduire ses coûts d’escale à Marseille que de s’attaquer aux concurrents".
Dès lors, la 75e base européenne de Ryanair sera-t-elle Beauvais ? Pour l’instant, la low cost irlandaise y opère comme sur l'un des 195 autres aéroports qu’elle dessert et les avions n’y passent pas la nuit.
La compagnie est sur Sabre
En y basant des avions, des départs tôt le matin et des retours tard le soir sont possibles, ce qui intéresse aussi les passagers, notamment les adeptes des city breaks. Reste à gérer le couvre-feu de minuit qui oblige, en cas de retard, à se dérouter sur Charleroi. Les passagers doivent rentrer en autocar à Beauvais et ceux du lendemain matin sont aussi pénalisés par la remise en place de l’avion.
Un régime de dérogations très ponctuelles est à l’étude, en sachant qu’un atterrissage, moteurs réduits, génère peu de nuisances. Ryanair devra aussi se mettre en conformité avec les réglementations sociales et fiscales françaises des équipages qui y seront basés… Et O’Leary de déplorer qu’il n’y ait pas un statut social unique des navigants en Europe, celui le moins-disant d’Irlande, par exemple.
Dans l’actualité de la compagnie, on note le raccordement à un troisième GDS, Sabre, après Amadeus et Travelport. L'ouverture de la low cost à la distribution traditionnelle avait été annoncée il y a un an, lors de l’IFTM Top Resa 2014.
Thierry Vigoureux