En plus de la mise en place d'un vol annuel au départ de Lyon vers Montréal, les fréquences et les capacités au départ de Paris et de Nice vont augmenter.
La création par Air Canada d’un vol annuel Montréal-Lyon à compter du 17 juin prochain interpelle. Elle prend de vitesse l’annonce, attendue par Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, de liaisons long-courriers au départ de villes de province.
"Il ne s’agit pas ici d’une desserte saisonnière, ni d’un vol visant la clientèle touristique comme le Montréal-Nice opéré l’été par la filiale Air Canada Rouge. C’est bien une desserte régulière cinq jours par semaine", indique David Gégot, directeur général France et Espagne d’Air Canada.
Ce vol transatlantique, comme les villes de province en connaissent peu, cible aussi une clientèle affaires présente à Lyon avec l’industrie chimique, les laboratoires pharmaceutiques, l’aéronautique et les PME. Le vol qui sera opéré d’abord en Boeing 767-300 biclasse puis en Airbus A330-300 triclasse (avec premium éco) est accessible à la réservation depuis le 2 juillet.
A Montréal, plusieurs correspondances seront possibles, plus particulièrement vers le Canada et les Etats-Unis, telles que Toronto, Québec, Vancouver, New York, Chicago, Los Angeles, San Francisco, ou encore Boston. L’immigration américaine est assurée à Montréal.
Le vol Lyon-Montréal devrait devenir quotidien dès 2017 et faire, par conséquent, de l’ombre à la desserte au départ de Genève dont les tarifs sont plus élevés. Jusque-là, Air Canada, membre de Star Alliance, préacheminait ses passagers lyonnais sur Francfort et Munich dans le cadre de la joint venture transatlantique montée avec Lufthansa et United.
Un cas atypique
Au moment où les polémiques se multiplient sur les demandes de droits de trafic en province de compagnies internationales, cette ouverture est toutefois atypique car un vol Montréal-Lyon ne nécessite pas le feu vert diplomatique. Les liaisons transatlantiques avec les Etats-Unis ou le Canada fonctionnent depuis 2002 sous le régime du "ciel ouvert" et seuls d’éventuels slots dans les aéroports peuvent être nécessaires (ce qui n’est pas le cas à Lyon-Saint-Exupéry).
Un seul autre exemple existe avec le vol Nice-New York, désormais annuel, et assuré par Delta. Air Transat relie bien le Canada à plusieurs villes françaises mais seulement l’été ciblant une clientèle touristique.
Air Canada Rouge prévoit d’ailleurs d’ajouter une fréquence Nice-Montréal l’été prochain. Et à Paris, de mi-juin à mi-septembre 2016, les dessertes vers Montréal et Toronto vont être doublées pendant une période plus longue et surtout avec des avions reconfigurés offrant plus de capacité et introduisant la classe premium économique.
Dès cet hiver, le Boeing 787 Dreamliner va être introduit sur Paris-Toronto. La compagnie, qui occupe 25% des parts de marché entre la France et le Canada, a déjà vu cet été ses capacités augmenter de 20% et son chiffre d’affaires de 25%. "Sur l’année, le remplissage des avions atteint 85%", se félicite David Gégot. "L’an prochain, nous allons monter à six vols France-Canada par jour en plein été".
Thierry Vigoureux