
Le groupe adopte un positionnement différent pour ses compagnies classiques et pour Eurowings, qui doit devenir la troisième compagnie low cost en Europe.
La récente publication du nouvel organigramme du groupe Lufthansa est parfaitement explicite quant à la stratégie de ses compagnies aériennes.
"Elle repose sur deux piliers. Les compagnies aériennes classiques – Lufthansa, Swiss, Austrian - d’une part et Eurowings d’autre part", a expliqué ce matin Steffen Weinstok, directeur général France et Benelux, lors de la rencontre annuelle avec la presse française à Paris.
"Un exemple, Lufthansa a décidé d’équiper en 2016 sa flotte de moyen-courriers avec une connexion internet en Wifi. Eurowings prendra sa décision de son côté en respectant son objectif de coûts", ajoute-t-il.
A terme, la marque Eurowings (100 avions sur 600 dans le groupe) doit devenir la troisième low cost européenne derrière Ryanair et easyJet. Sur le marché français, elle assure les dessertes point à point tandis que les vols de Paris et de province vers Francfort et Munich restent sous pavillon Lufthansa.
A noter, dans la dernière grille tarifaire, une classe qui propose le transport sans bagage de soute, pour être plus près de l’offre des transporteurs low cost. Cette maîtrise des coûts est également significative chez Lufthansa.
Une baisse des coûts de 20%
Ainsi, au départ de Francfort, Lufthansa lance, avec une flotte d’A340-300, des dessertes de destinations loisirs comme Tampa, l’île Maurice, les Maldives, Cancun, Panama, Nairobi en cabine tri-classe (affaires, premium éco et économique), qui doivent respecter une baisse des coûts de 20%, tout en offrant les critères de service d’une compagnie classique. Ces vols seront accessibles au marché français via Francfort.
Toujours dans le souci de maitriser les coûts, le groupe a introduit la surcharge des frais d’utilisation des GDS. "C’est une réaction très émotionnelle car ce qui compte, c’est le prix final pour le client", explique la direction du groupe qui ne veut pas de guerre avec les systèmes de réservations et les agences de voyages. Pour l’instant, cette politique n’a pas eu de conséquence sur le nombre de réservations via les GDS, affirme Lufthansa.
Malgré onze grèves cette année, Lufthansa espère atteindre un résultat d’exploitation de plus de 1,5 milliard d’euros en 2015, année soutenue par une forte croissance du trafic.
Thierry Vigoureux