Toute la journée se tient à Roissy-CDG un conseil de direction du syndicat majoritaire des pilotes.
De la fumée blanche va-t-elle s’échapper du Dôme, un centre d’affaires à deux pas de la direction d’Air France, où le syndicat national des pilotes de ligne SNPL a son siège social ? Une réunion décisive s’y tient toute la journée. Elle réunit les membres du conseil de direction du syndicat, une assemblée d’élus plus large que le bureau, et qui donne les grandes orientations.
Pour l’ensemble des salariés de la compagnie aérienne – pilotes, navigants de cabine, personnel au sol –, c’est un peu la réunion de la dernière chance, car la direction d’Air France a prévu un plan d’attrition avec des licenciements secs si les mesures de productivité des plans Transform 2015 et Perform 2020 ne sont pas appliquées par les pilotes.
On cite une réduction de 10% de la flotte, ce qui correspondrait à 3 000 emplois (navigants et sol). Les avions actuellement en commande, comme les Boeing B787 Dreamliner, pourraient n’être livrés qu’à KLM.
KLM, l’exemple à suivre ?
A terme, le réseau pourrait donc être centré davantage sur Amsterdam (où les redevances d’aéroport sont moins élevées) que sur Paris. Pour un Parisien, c’est gênant. Pour un provincial ou un étranger, prendre une correspondance en Hollande ou en France ne change guère les conditions de voyage.
Cette réunion, qui doit se terminer vers 18h30, laisse toutefois un espoir. Le bureau du SNPL n’est pas toujours soutenu par le conseil de direction, plus modéré. Le conseil du SNPL pourrait donc donner mandat au bureau de sortir de l’impasse avec des consignes évitant tout blocage, avalisant Transform comme Perform.
L’exemple à suivre pourrait être celui des pilotes de KLM. Leur syndicat VNV vient de conclure un accord de productivité avec la direction hollandaise qui a ensuite été approuvé à 77% par la base.
Les dirigeants du VNV s’étonnent d’ailleurs de la position de leurs homologues français, constatant que le développement à venir du groupe pourrait privilégier le pavillon KLM au détriment du pavillon Air France.
Thierry Vigoureux