Le tourisme marocain a redressé la barre en juillet, y compris sur le marché français. Mais les TO, qui continuent de recommander le passeport, sont toujours à la peine.
L’été réussira-t-il à sauver l’année 2015 ? Les toutes dernières statistiques de l’Observatoire du tourisme du Maroc sont prometteuses. Avec une hausse de 14,6% des arrivées en juillet (+20,2% pour les Marocains résidant à l’étranger – MRE –, +3,4% pour les touristes étrangers en séjour), le royaume chérifien enregistre, en cumul sur les sept premiers mois de l'année, une croissance de 1,5% (à 6,025 millions) par rapport à 2014.
De quoi satisfaire le ministère du Tourisme marocain qui se félicite dans un communiqué que "ces performances positives" aient permis "d’absorber les contre-performances du début d’année" et de "consolider les performances du secteur".
Mais les chiffres laissent entrevoir quelques bémols. Malgré des hausses respectives de 16,3% et de 16,1% en juillet, le cumul des nuitées et des recettes voyages est en baisse sur les sept premiers mois de l'année (de -8% et -3,1%).
Et la période considérée est atypique : la fin du Ramadan le 18 juillet a boosté les arrivées, notamment des MRE, alors qu’en 2014 le Ramadan s’était terminé le 28 juillet.
Les ventes de forfaits en chute de 28%
C’est sans doute aussi ce qui explique, en partie, la bonne performance du marché français (+12% d’arrivées en juillet). Une embellie dont n’ont pas profité les TO : chez les membres du Seto, la chute des ventes de forfaits est de 28% en juillet (mais +12% pour les vols secs). TUI France enregistre ainsi une baisse d’environ 30% en juillet-août et Look Voyages également en cumulé hiver + été.
L’allègement des formalités d’entrée pour les clients des TO n’a pas apporté de bouffée d’air pour l’instant. Alors qu’une circulaire en date du 13 juillet stipulait que la carte d’identité pouvait être acceptée sous réserve du dépôt de la liste nominative des passagers 72 heures avant leur arrivée, le Seto préconise toujours de "recommander dans tous les cas la détention d’un passeport en cours de validité pour se rendre au Maroc" vu "le manque de visibilité sur une mise en pratique cohérente de ce dispositif".
"La question des frontières est très compliquée en ce moment", note Hatim El Gharbi, directeur de l’ONMT pour la France et le Benelux. "Les tour-opérateurs doivent passer par leurs réceptifs qui sont à même de les assister dans les démarches", ajoute-t-il.
Si la tendance est négative en cumulé (-3% pour les arrivées de janvier à juillet), Hatim El Gharbi est plutôt optimiste : "Nous espérons rétablir l’équilibre à la fin décembre. Si nous retrouvons notre volume de 3,5 millions d’arrivées, nous serons contents".
Pour y parvenir, le bureau France se montre très actif auprès de la distribution, "un partenaire important", et prévoit une série d'éductours majeurs. "L’idée est que les réseaux soient vraiment convaincus que le Maroc est une destination stable misant sur la durabilité et qu’elle garde des atouts de proximité et de dépaysement avec de beaux produits."
Une vaste campagne grand public (TV, radio, Internet, affichage) est également prévue dès septembre, où le Maroc mettra en avant des valeurs de sécurité et de partage.
Anne-Claire Delorme (à Marrakech)