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Transport

ferroviaire - Attaque du Thalys : à quels trains imposer un contrôle d'accès?


Publié le : 24.08.2015 I Dernière Mise à jour : 24.08.2015
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I Crédit photo L'attaque déjouée à bord du Thalys lance le débat sur la sécurité à bord des trains ©DR

L’attentat de vendredi pose un problème insoluble aux réseaux de chemins de fer qui ne peuvent contrôler tous leurs passagers et leurs bagages.

La technique classique de contrôle des passagers et de leurs bagages avant d’embarquer dans un avion est impossible à transposer lorsqu’il faut prendre un train.

A ce jour, seul Eurostar est soumis au même régime que l’aérien. Avant d’accéder au quai, les passagers passent sous des portiques et leurs bagages dans un tunnel à rayons X, une obligation imposée par la traversée sous la Manche de la rame, là où un attentat serait ingérable. De plus, la sortie de la zone Schengen impose de vérifier l’identité des passagers.

Ces contraintes expliquent pourquoi le réseau Eurostar a longtemps été limité aux dessertes de Paris et de Bruxelles vers Londres. Introduire un arrêt de plus impose que la gare soit équipée pour les contrôles de sureté. Aussi les Eurostar saisonniers desservant le sud de la France marquent un arrêt prolongé à Lille le temps des contrôles avant d’emprunter Eurotunnel.

La SNCF exclue la mise en place de portiques

Les attentats terroristes peuvent menacer autant les trains européens que les TGV domestiques, les TER et les trains de banlieue, sans oublier les métros. Soit près de 15 000 trains par jour et cinq millions de passagers pour la seule SNCF. Irréalisable.

Un simple exemple d’un trajet Royan-Paris montre la complexité de la mise en œuvre. Un premier contrôle doit avoir lieu à Royan avant de prendre le TER dont tous les passagers montant aux gares intermédiaires seront aussi inspectés. A Niort, recontrôle avant d’embarquer dans le TGV en provenance de La Rochelle. Et à l’arrivée à Paris, si le passager continue vers Meudon, il sera contrôlé une troisième fois.

Si on applique le tarif parisien des taxes d’aéroport, il faudra ajouter 34,50 euros (11,50 x 3) au prix du billet de train ! Les compagnies aériennes avaient dénoncé en leur temps la distorsion de concurrence qui existe avec le ferroviaire exempt de financement de sûreté.

Alors que la Belgique a mis en place dès samedi des mesures de contrôle des bagages dans les gares internationales comme en Espagne, la SNCF et son président Guillaume Pépy, excluant des portiques, mettent en valeur le numéro d’appel téléphonique 3117 déjà utilisé pour signaler les incivilités qui sera étendu au signalement des comportements suspects et anormaux. Du personnel spécialement formé répondra aux appels.

7 000 militaires et 3 000 agents des services de sécurité de la SNCF sont déployés dans les gares et les trains. "Nous allons continuer à renforcer les mesures de sécurité, ça veut dire être très présent, avec des moyens humains, militaires, policiers, notamment sur le contrôle aléatoire des bagages", a affirmé Alain Vidalies.

Contrôle des bagages aléatoires à l'entrée des trains

Invité sur Europe 1 à décrire le concept de contrôle aléatoire des bagages, le secrétaire d’Etat aux Transports  a explicité : "Ca veut dire qu’il y a des personnels spécialisés qui peuvent venir dire "monsieur, vous ouvrez votre sac" et, s’il y a un doute, vous ne pouvez pas monter dans le train".

"A chaque fois qu’on parle de fouille aléatoire il y a quelqu’un qui dit "ça risque d’être discriminatoire", s’agace le ministre. Ecoutez, moi, je préfère qu’on discrimine pour être efficace plutôt que de rester spectateur." Et de justifier son intransigeance en rappelant qu’ "avoir une vigilance permanente sur la question des bagages est une des mesures les plus efficaces en matière de sécurité des trains."

Le sénateur-maire PS d'Alfortville, Luc Carvounas, compte lui demander la mise en place d'une commission d'enquête parlementaire "pour proposer de vraies mesures de sécurité aux passagers de la SNCF". "Après l'attentat, nous devons sécuriser les voyageurs à bord de chaque train comme pour les vols aériens quel que soit le coût", a-t-il déclaré sur Twitter.

Certains réseaux ferrés, jeunes ou rénovés, ne pratiquent pas le libre accès aux trains mais imposent le passage préalable d’un contrôle de sureté à l’entrée de la gare tandis que l’attente se passe dans une gigantesque salle d’embarquement avant de gagner le TGV en sous-sol. C’est le cas pour les TGV chinois. Transposée à l’Europe, cette disposition demanderait de reconstruire toutes les gares…

Aux Etats-Unis, sur le corridor Boston - New York - Philadelphia - Washington, l’Acela Express, un quasi-TGV, bénéficie d’une sureté renforcée. L'inspection aléatoire des passagers et de leurs articles personnels est effectuée le plus rapidement possible – habituellement en moins d'une minute. Les passagers qui refusent cette procédure n'ont pas accès aux trains et se voient offrir un remboursement.

Thierry Vigoureux

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